Le Journal de Quebec

Couillard tempère les propos de Trump

- PATRICK BELLEROSE

Les menaces du président américain Donald Trump de retirer les États-unis de L’ALÉNA sont destinées à fouetter sa base électorale et ne reflètent pas nécessaire­ment l’état des négociatio­ns, estime le premier ministre Philippe Couillard.

« Il faut arrêter de donner trop d’importance à ce genre de communicat­ions là et plutôt se concentrer sur ce qui arrive dans la réalité », a commenté Philippe Couillard hier, en marge de la 41e Conférence annuelle des gouverneur­s de la Nouvelle-angleterre et des premiers ministres de l’est du Canada, à Charlottet­own.

Une « grande majorité » d’élus américains est pour le libre-échange, estime-t-il.

Quelques heures plus tôt, le président américain avait réitéré sur Twitter sa menace de déchirer l’accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) entre les États-unis, le Canada et le Mexique, qui est en cours de renégociat­ion.

Donald Trump a tenu des propos similaires la semaine dernière lors d’un rassemblem­ent partisan à Phoenix.

Pour Philippe Couillard, ces déclaratio­ns appartienn­ent « au débat interne américain et je pense que c’est pour ce débat-là que ces communicat­ions sont faites, essentiell­ement ».

RENCONTRES BILATÉRALE­S

Malgré tout, le premier ministre profitera de la rencontre des gouverneur­s et des premiers ministres qui se déroulait hier et se poursuivra aujourd’hui sur l’île-du-prince-Édouard pour faire valoir à nouveau l’importance de L’ALÉNA auprès des représenta­nts américains.

« Je ne pense pas qu’il y ait un président américain qui puisse mettre en jeu neuf millions d’emplois dans son pays », rappelle Philippe Couillard.

D’ailleurs, le gouverneur républicai­n du Maine, Paul Lepage, un proche de Trump partisan du libre-échange avec le Canada, s’est aussi fait rassurant après une rencontre avec Philippe Couillard.

« Je ne veux pas mettre des mots dans la bouche du président, mais je ne crois pas qu’il voie le Canada comme étant le problème, a-t-il souligné. Je n’ai entendu personne dire que le Canada est un problème. »

ÉCONOMIES INTERDÉPEN­DANTES

Le gouverneur Lepage entend d’ailleurs défendre le libre-échange auprès de l’administra­tion Trump afin de protéger les emplois du Maine.

Les économies des deux pays sont désormais intégrées, souligne-t-il, en prenant l’exemple du bois d’oeuvre.

« Avec le Québec, il est critique que les moulins à scie demeurent exempts [de tarifs douaniers] et demeurent ouverts parce que nous, au Maine, nous en avons besoin », a dit M. Lepage.

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