Le Journal de Quebec

Enfin rentrés de Cuba, ils songent à une poursuite

Les voyageurs pourraient intenter un recours collectif

- DOMINIQUE LELIÈVRE

La centaine de voyageurs québécois coincés à Cuba ont finalement pu rentrer chez eux, hier, après trois jours d’attente. Ils envisagent maintenant des recours pour être dédommagés.

Tristan Lévesque-lizotte et Sarah Belleville, ce couple de Québec qui était resté pris à Camagüey comme tous les autres passagers d’origine québécoise ou cubaine, ont finalement atterri à l’aéroport internatio­nal Pierre-elliott-trudeau de Montréal hier matin.

« On dirait que le soulagemen­t prend le dessus sur la frustratio­n pour l’instant, mais c’est sûr que je ne recommande la compagnie à personne », a raconté Tristan Lévesque-lizotte à TVA Nouvelles au moment de son retour en sol québécois.

Le couple avait pris la direction du Sud le 17 août dernier à bord d’un avion d’air Cubana après avoir réservé un forfait auprès de l’entreprise Caribe Sol. Les problèmes ont commencé jeudi quand leur vol de retour a été annulé en raison d’un ennui mécanique.

Les voyageurs déplorent qu’on les ait tenus dans l’ignorance par la suite. Ils sont aujourd’hui déterminés à être indemnisés, soulignant qu’ils ont perdu des journées de travail.

« On va voir, on va essayer un recours collectif. On a pris le nom de tout le monde qui était avec Caribe Sol en partance de Montréal et on va aller directemen­t contre eux, a mentionné M. Lévesque-lizotte. Si ça ne va pas plus loin, je vais y aller directemen­t avec une mise en demeure. »

Selon le président-directeur général de Volenretar­d.ca, Jacob Charbonnea­u, les vacanciers devront s’armer de patience.

« Comme ce n’est pas un cas de force majeure et puisque Cuba fait partie des 128 pays signataire­s de la convention de Montréal, les passagers peuvent réclamer [un dédommagem­ent] pour les frais de chambre d’hôtel, les frais de communicat­ion, mais aussi pour les pertes de revenus de travail », a-t-il expliqué.

Jacob Charbonnea­u précise toutefois que la convention de Montréal sur le transport aérien ne prévoit pas de montant fixe et que la plupart des causes sont entendues aux petites créances.

« C’est vraiment du cas par cas, selon les préjudices que chaque personne a vécus. Donc, ils doivent démontrer des pertes de salaire. S’il y a des gens qui ont perdu leur emploi, ils doivent démontrer le préjudice pour obtenir une compensati­on, et c’est le juge qui va fixer le montant. »

L’expert conseille donc aux voyageurs de se tenir au courant de leurs droits et de conserver toutes leurs factures afin d’être bien préparés en cas d’action collective ou d’audience aux petites créances.

CARIBE SOL SE DÉFEND

Devant la grogne de ses clients, le président de Caribe Sol a soutenu qu’il n’avait pas erré dans la gestion de la problémati­que.

« Caribe Sol a fait face à de très graves problèmes techniques et mécaniques. Depuis le début, Caribe Sol et Air Cubana ont travaillé ensemble 24 heures sur 24 pour trouver la meilleure solution », a-t-il déclaré à TVA Nouvelles.

Rappelons que les vacanciers ont été relogés temporaire­ment dans un nouvel hôtel par leur agence de voyages durant les trois jours d’attente. – Avec TVA Nouvelles

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PHOTO COURTOISIE Tristan Lévesque-lizotte et Sarah Belleville ont dû patienter trois jours avant de rentrer après que l’avion qui devait les ramener eut connu des ennuis mécaniques.

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