LA CONTRIBUTION DES MUSULMANS Au QUÉBEC

Depuis plusieurs semaines, comme je lis dans votre colonne beaucoup de lettres pleines de mépris envers les musulmans, je tiens à vous faire part de certaines expériences plus que positives que j’ai eu la chance de vivre au quotidien avec certaines personnes de cette communauté.

Tout d’abord en ma qualité de bénévole pour la Société de la sclérose en plaque, je travaille à l’accueil pour les taxis du transport adapté tous les lundis ainsi que les jeudis. Plus de la moitié des chauffeurs de ces taxis sont musulmans. Et je puis vous assurer qu’à l’égal de tous les autres chauffeurs, ils traitent nos patients avec toute la gentillesse possible.

Cette semaine, alors que je prenais l’autobus public, le chauffeur, un musulmans en passant, m’a souhaité la bienvenue en entrant comme il l’a fait ensuite pour tous les autres passagers qui m’ont suivi. Pareillement lors de notre débarquement, on avait droit aux mêmes salutations de gentillesse.

Et en prime, comme il avait remarqué que je me déplaçais à l’aide d’une canne, il a arrêté son autobus avant l’arrêt pour me déposer juste devant la clinique où j’avais un rendez-vous médical. Sur une période de deux ans, je n’ai vécu un aussi aimable accueil qu’à deux reprises, dont la première, par un Québécois de souche.

Et maintenant, la cerise sur le gâteau. Je fréquente la bibliothèque tous les jours où j’ai affaire avec une musulmane. Elle me donne un service hors pair, en plus d’être une personne extrêmement inspirante qui parle trois langues (français, anglais et arabe). Non seulement faitelle aussi de la suppléance à l’école publique, elle trouve encore le temps de faire aussi du bénévolat à l’hôpital pour enfants de Montréal où j’ai eu l’occasion de la voir à l’oeuvre. Je me sens privilégié en même temps qu’heureux de pouvoir ainsi apprécier la contribution de certains musulmans à la société québécoise et je trouvais important de partager cela avec vous et avec vos lecteurs et lectrices.

Penséedujour

La vielle loi disant « oeil pour oeil » laisse trop d’aveugles.

– Martin Luther King

Jean-jacques Muller

J’apprécie le terrain du quotidien sur lequel vous nous avez emmenés par votre témoignage, car c’est là où l’être humain, de quelque race, couleur, origine ou religion qu’il soit, exprime sa nature profonde. Ça me rappelle une pensée de Swami Prajñanpada, lue il y a quelques années : « La perfection n’est pas de faire quelque chose de grand et de beau, mais de faire ce que l’on fait avec grandeur et beauté. »

POUR AIDER UNE FEMME MAL ACCOMPAGNÉE

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt mais aussi avec beaucoup de tristesse la lettre de cette femme qui vit une profonde solitude malgré sa vie à deux, et cela, depuis les débuts de son mariage il y a plus de 20 ans. Je la comprends de craindre sa retraite prochaine. Car comment pourra-telle supporter un tel genre homme 24h/24? On ne peut supporter à la journée longue de vivre face à un mur de béton sans en ressentir les contrecoups.

Les conseils que vous lui avez prodigués pourront très certainement l’aider à garder la tête hors de l’eau. Mais je voudrais en ajouter un de mon cru dans le cas où son mari s’entêterait dans son refus de consulter avec elle. Elle n’aura alors qu’à consulter pour elle-même. Ainsi, si elle finit par prendre la décision de le quitter, ce sera sa décision à elle, et non une conséquence d’une suggestion faite par ses enfants. Et cette consultation pourrait aussi lui donner des arguments différents pour tenter une dernière fois d’améliorer sa vie de couple.

C. Beaudry

Autrement dit, en changeant sa façon à elle de voir sa situation de couple, peut-être parviendra-t-elle à éclaircir sa pensée et à se donner les moyens d’agir pour elle-même, en cessant d’attendre que ça vienne de l’autre. C’est effectivement une façon mature de raisonner que d’accepter sa part de responsabilité dans une danse à deux où la moitié du résultat nous appartient.