Détenu allergique mort à cause d’un dessert
Il aurait volontairement mangé des arachides
RIMOUSKI | Un détenu allergique est décédé après avoir mangé volontairement un dessert qui contenait des arachides.
La coroner Renée Roussel s’explique mal pourquoi le détenu au lourd passé judiciaire Anthony Gagné, 29 ans, a mangé un dessert contenant des arachides à la prison de Rimouski le 6 décembre dernier. Il se savait très allergique et ses codétenus l’avaient même averti de ne pas le manger.
Face aux gestes étonnants de Gagné de se rendre volontairement malade, les agents correctionnels ont cru à une stratégie pour s’évader. Ils l’ont donc transféré vers l’hôpital en fourgon cellulaire plutôt qu’en ambulance. Il est décédé à l’hôpital.
DOSE D’ADRÉNALINE
Les agents croyaient avoir du temps devant eux puisque Gagné s’était luimême injecté une dose d’adrénaline pour se soigner.
En 2008, Anthony Gagné avait déjà mangé volontairement des arachides afin d’être hospitalisé et de recevoir des médicaments, lui qui était alors sans logement et sans argent.
La mère d’anthony Gagné, Claudine Sohier, s’est dite bouleversée par les conclusions, rendues publiques hier, de la coroner Renée Roussel, chargée de faire la lumière sur l’événement.
« C’est difficile et ça me rend très émotive. Nous avons appris des choses que nous ne savions pas. On veut décanter tout ça », a dit Claudine Sohier.
À l’intérieur de l’établissement, son allergie était connue du service de santé et du service alimentaire, mais pas des agents des services correctionnels.
RECOMMANDATIONS
La coroner Renée Roussel croit qu’il faut améliorer la sécurité des repas servis aux détenus ayant des allergies alimentaires graves. Elle estime aussi qu’il faut que le personnel en sache plus sur l’anaphylaxie et qu’un système de partage d’informations soit mis en place.
Au ministère de la Sécurité publique, on assure avoir élaboré et mis en oeuvre un plan d’action à la suite d’une enquête interne. « Par exemple, une procédure locale est en cours de rédaction afin de clarifier et formaliser le recours aux services 911, et des contacts sont initiés avec Allergies Québec afin d’outiller le personnel, notamment », a indiqué Alexandra Paré, chef d’équipe à la Direction des communications du ministère.