Le Journal de Quebec

Toutes les options sont sur la table face à Pyongyang, avertit Trump

Lerégime nord-coréen a lancé un missile qui a brièvement survolé le Japon lundi

-

WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a une nouvelle fois mis en garde, hier, la Corée du Nord après le tir d’un missile balistique au-dessus du Japon, mais le président américain a opté pour un ton relativeme­nt mesuré avant une réunion en urgence du Conseil de sécurité de L’ONU.

« Les actions menaçantes et déstabilis­antes ne font qu’accentuer l’isolement du régime nord-coréen dans la région et dans le monde. Toutes les options sont sur la table », a déclaré M. Trump dans un communiqué dénonçant le « mépris » du régime de Kim Jong-un pour tous les membres des Nations Unies. Interrogé par des médias sur ses intentions, il est toutefois resté évasif : « Nous verrons, nous verrons. » « Trop, c’est trop » et « quelque chose de fort doit être décidé », a affirmé l’ambassadri­ce américaine, Nikki Haley, en refusant de dire si de nouvelles sanctions pourraient être décidées. Pour Washington, l’enjeu est avant tout de garder l’unité internatio­nale avec Moscou et Pékin, premiers soutiens de Pyongyang.

Ces propos des autorités américaine­s contrasten­t avec ceux prononcés après les tests de missile interconti­nental balistique (ICBM) menés par Pyongyang le mois dernier, lorsque le président américain avait promis de déchaîner « le feu et la colère » sur la Corée du Nord.

RÉVEIL HORS DU COMMUN

« Tir de missile. Veuillez vous abriter » : des millions d’habitants du nord du Japon ont reçu hier au réveil par texto un message du gouverneme­nt, et les sirènes ont retenti dans le nord du pays.

Le trafic ferroviair­e a été temporaire­ment suspendu. « Toutes les lignes sont perturbées. Motif : tir de missile balistique », pouvait-on ainsi lire à Sapporo, principale cité de l’île d’hokkaido, dans le nord de l’archipel.

La dernière fois qu’un engin nordcoréen avait survolé le Japon remonte à 2009. C’était un tir de satellite, assurait Pyongyang. Mais d’après Washington, Séoul et Tokyo, il s’agissait d’un test déguisé D’ICBM.

Le dernier missile a été tiré de Sunan, près de Pyongyang, à 5 h 57 (20 h 57 GMT lundi), et a survolé le Japon, a expliqué l’état-major sud-coréen.

L’engin a parcouru 2700 kilomètres à une altitude maximum d’environ 550 km avant de s’abîmer dans le Pacifique. Il a été tiré vers l’est, et non en direction de Guam, à environ 3500 km de la Corée du Nord.

Le Japon a affirmé par le passé qu’il détruirait en vol tout engin nord-coréen qui le menacerait. Mais il n’a rien fait de tel mardi. Selon le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, Tokyo a estimé que le missile, qui a survolé Hokkaido pendant deux minutes, ne risquait pas de chuter sur son territoire.

Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a dénoncé une « menace grave et sans précédent » tandis que, dans la première réaction de la Corée du Nord, son ambassadeu­r à L’ONU, Han Tae-song, invoquait le droit à l’autodéfens­e face aux « intentions hostiles » affichées par les États-unis, qui participen­t à des manoeuvres avec Séoul.

TOURNANT

Mais la Chine, principal allié et partenaire commercial de la Corée du Nord, a appelé toutes les parties à la retenue. Si la situation est à un « tournant », « les pressions et les sanctions » contre Pyongyang « ne peuvent fondamenta­lement résoudre le problème », selon le ministère chinois des Affaires étrangères.

La Russie s’est dite « extrêmemen­t préoccupée », dénonçant une « tendance » à « l’escalade » des tensions. Des condamnati­ons sont également venues de France, du Royaume-uni ou du secrétaire général de L’ONU, Antonio Guterres. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exhorté Pyongyang à « s’abstenir de toute nouvelle action provocatri­ce ».

 ?? PHOTO AFP ?? Hier, de nombreux Sud-coréens ont regardé à la télévision les images du dernier tir de missile en date effectué par le régime du leader nord-coréen Kim Jong-un.
PHOTO AFP Hier, de nombreux Sud-coréens ont regardé à la télévision les images du dernier tir de missile en date effectué par le régime du leader nord-coréen Kim Jong-un.
 ??  ?? DONALD TRUMP Président américain
DONALD TRUMP Président américain

Newspapers in French

Newspapers from Canada