Les salaires des PDG préoccupent
Avec ses milliards d’actifs, PSP est intervenu souvent contre des hausses de rémunération
La rémunération excessive des PDG et des administrateurs des entreprises préoccupe le fonds PSP qui vient de publier son premier rapport sur l’investissement responsable.
« On a un programme de dialogue avec les entreprises. Tout part de la gouvernance. Les sociétés les mieux gérées vont générer les meilleurs rendements », soutient la vice-présidente de la division Investissement responsable, Stéphanie Lachance.
Avec tout près de 136 milliards $ d’actifs sous gestion dans ses coffres, le fonds PSP ne passe pas inaperçu lorsqu’il intervient auprès des conseils d’administration des sociétés détenues dans son portefeuille.
La division Investissement responsable a ainsi son mot à dire pour encourager les meilleures pratiques des entreprises en matière environnementale, sociale et de gouvernance.
INTERVENTIONS
L’an dernier, le fonds PSP dit être intervenu à de nombreuses reprises lors d’assemblées annuelles de sociétés contre des recommandations de directions qui suggéraient aux actionnaires d’augmenter les salaires de leurs dirigeants.
Il faut dire que le fonds PSP travaille à faire fructifier l’argent de la retraite des fonctionnaires fédéraux, des membres des Forces armées canadiennes, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de la Force de réserve.
« On arrive souvent avec des positions qui peuvent soulever un débat et des oppositions. Ce n’est pas toujours une promenade dans le parc », précise Mme Lachance, qui gère une équipe de sept employés.
Outre les salaires des PDG de grandes sociétés publiques qui ont connu une ascension vertigineuse au cours des dernières années, le fonds PSP dit surveiller de près l’indépendance et l’efficacité des CA.
« On croit qu’un conseil d’administration fort et indépendant est en meilleure posture pour diriger et contrôler avec succès une entreprise dans le but d’assurer la croissance de la valeur à long terme pour les actionnaires », soutient Mme Lachance.
Avec des bureaux à Montréal, à Londres et à New York, le fonds PSP investit dans un portefeuille très diversifié à l’échelle planétaire, alors que seulement 5 % de son engagement actionnarial est au Canada.
« On ne chôme pas, c’est certain. On se déplace partout sur la planète pour rencontrer les directions des entreprises et faire valoir nos arguments. On préfère les dialogues derrière des portes closes que sur la place publique », rappelle la vice-présidente à l’investissement responsable chez PSP.