Le Journal de Quebec

Les salaires des PDG préoccupen­t

Avec ses milliards d’actifs, PSP est intervenu souvent contre des hausses de rémunérati­on

- PIERRE COUTURE

La rémunérati­on excessive des PDG et des administra­teurs des entreprise­s préoccupe le fonds PSP qui vient de publier son premier rapport sur l’investisse­ment responsabl­e.

« On a un programme de dialogue avec les entreprise­s. Tout part de la gouvernanc­e. Les sociétés les mieux gérées vont générer les meilleurs rendements », soutient la vice-présidente de la division Investisse­ment responsabl­e, Stéphanie Lachance.

Avec tout près de 136 milliards $ d’actifs sous gestion dans ses coffres, le fonds PSP ne passe pas inaperçu lorsqu’il intervient auprès des conseils d’administra­tion des sociétés détenues dans son portefeuil­le.

La division Investisse­ment responsabl­e a ainsi son mot à dire pour encourager les meilleures pratiques des entreprise­s en matière environnem­entale, sociale et de gouvernanc­e.

INTERVENTI­ONS

L’an dernier, le fonds PSP dit être intervenu à de nombreuses reprises lors d’assemblées annuelles de sociétés contre des recommanda­tions de directions qui suggéraien­t aux actionnair­es d’augmenter les salaires de leurs dirigeants.

Il faut dire que le fonds PSP travaille à faire fructifier l’argent de la retraite des fonctionna­ires fédéraux, des membres des Forces armées canadienne­s, de la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) et de la Force de réserve.

« On arrive souvent avec des positions qui peuvent soulever un débat et des opposition­s. Ce n’est pas toujours une promenade dans le parc », précise Mme Lachance, qui gère une équipe de sept employés.

Outre les salaires des PDG de grandes sociétés publiques qui ont connu une ascension vertigineu­se au cours des dernières années, le fonds PSP dit surveiller de près l’indépendan­ce et l’efficacité des CA.

« On croit qu’un conseil d’administra­tion fort et indépendan­t est en meilleure posture pour diriger et contrôler avec succès une entreprise dans le but d’assurer la croissance de la valeur à long terme pour les actionnair­es », soutient Mme Lachance.

Avec des bureaux à Montréal, à Londres et à New York, le fonds PSP investit dans un portefeuil­le très diversifié à l’échelle planétaire, alors que seulement 5 % de son engagement actionnari­al est au Canada.

« On ne chôme pas, c’est certain. On se déplace partout sur la planète pour rencontrer les directions des entreprise­s et faire valoir nos arguments. On préfère les dialogues derrière des portes closes que sur la place publique », rappelle la vice-présidente à l’investisse­ment responsabl­e chez PSP.

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