Couillard condamne « la haine raciale »
Le chef libéral lance un nouvel appel à la solidarité
« Il ne faut certainement pas banaliser » l’incendie criminel perpétré contre la voiture du président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), avertit le premier ministre Philippe Couillard.
« C’est inacceptable », a déploré le chef libéral, en marge d’une visite d’entreprise avec son candidat dans Louis-hébert, Éric Tétrault.
« On n’a pas le résultat de l’enquête, donc il faut se garder de [tirer des] conclusions trop hâtives, mais quand même, beaucoup d’éléments pointent vers un crime à caractère haineux. Je pense qu’il faut le dire », a continué le premier ministre.
Estimant que cet incendie criminel se classe « au niveau de la haine raciale » et des « actes violents », et cela au même titre que l’attentat de la grande mosquée de janvier dernier, M. Couillard a lancé un appel à la solidarité.
APPEL À LA SOLIDARITÉ
« Tous les Québécois […], quelle que soit leur origine », doivent « dire haut et fort non à la violence », a plaidé Couillard. « Non à l’exclusion des gens », a-t-il ajouté.
« Il faut, tous ensemble, se rassembler pour condamner ces choses-là, a dit M. Couillard. Plus ces gens qui posent ces gestes vont se sentir condamnés par la société dans laquelle ils sont, plus, j’espère, ça va être difficile pour eux de les poser. »
C’est vraisemblablement dans cet état d’esprit qu’il a donné un coup de fil au président de la CCIQ, Mohamed Labidi, après avoir appris que sa voiture avait été incendiée.
« Je lui ai dit, au nom de l’ensemble des Québécois, que les Québécois trouvent inacceptable que nos concitoyens québécois de confession musulmane soient soumis encore une fois à une attaque de ce genre-là », a raconté M. Couillard.
« UN GESTE ISOLÉ », DIT LA CAQ
Le sujet s’est aussi invité dans la campagne électorale qui se déroule officiellement depuis mercredi dans Louis-hébert, en vue du remplacement du député démissionnaire Sam Hamad.
En début de journée, le candidat caquiste Normand Sauvageau a qualifié l’incendie de la voiture de M. Labidi de « geste isolé ». « Ma position, mon opinion, c’est que c’est le geste d’un individu et qu’il ne faut pas voir là-dedans la montée de la droite ou d’une droite radicale. Pour moi, ce n’est pas lié à ça », a déclaré M. Sauvageau.
Le banquier de carrière a dit aussi penser la même chose de l’attentat qui a fait six morts et huit blessés le 29 janvier dernier.
« Il ne faut certainement pas banaliser l’événement », a répliqué Philippe Couillard.
« Ce n’est surtout pas le temps de banaliser, a renchéri le candidat libéral Éric Tétrault. Si c’était son intention, ce n’est probablement pas la meilleure idée. »