Le Journal de Quebec

Pas la priorité, selon les syndicats d’enseignant­s

- DAPHNÉE DION-VIENS

Alors que le ministre de l’éducation veut aller de l’avant avec l’introducti­on de la programmat­ion informatiq­ue à l’école, les syndicats d’enseignant­s estiment plutôt que le codage en classe n’est pas la priorité.

« Il y a d’autres priorités et d’autres urgences pour l’instant », lance Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt (FSE), à commencer par les services aux élèves en difficulté.

Mme Scalabrini réagissait aux propos du ministre de l’éducation, Sébastien Proulx, qui affirmait dans nos pages hier qu’il veut aller de l’avant avec l’enseigneme­nt de la programmat­ion informatiq­ue à l’école, sans toutefois préciser comment.

RÉFLEXION

Malgré ses réticences, la FSE démontre toutefois une « ouverture » à faire cette réflexion, « dans le respect des enseignant­s », ajoute Mme Scalabrini. Cette dernière réclame par ailleurs une réflexion plus large sur ce que doit enseigner l’école. « Corriger nos problèmes de français, aider les élèves à lire et à écrire est plus important que d’étirer la grille-matières pour y mettre n’importe quoi, n’importe où, sans en faire une réflexion de base », ajoute Mme Scalabrini.

« INAPPROPRI­É »

À la Fédération autonome de l’enseigneme­nt, on estime carrément que l’introducti­on de la programmat­ion informatiq­ue à l’école est « prématurée, voire inappropri­ée », considéran­t les lacunes des élèves en français et en mathématiq­ues.

« Comment peut-on penser introduire de tels éléments sans s’assurer d’abord, par une transmissi­on et une évaluation systématiq­ues de ceux-ci, que les savoirs essentiels des codes, que sont la littératie et la numératie “de base”, soient acquis ? » écrit la fédération syndicale dans son mémoire présenté au ministre Proulx, dans le cadre des consultati­ons sur la réussite éducative.

Du côté de la Fédération des comités de parents, on se réjouit que le ministre veuille prendre ce virage, tout en rappelant qu’une telle implantati­on doit être « respectueu­se de tous, autant des enseignant­s que du portefeuil­le des parents ».

Par ailleurs, une deuxième école québécoise a décidé cette année d’aller de l’avant avec l’apprentiss­age obligatoir­e de la programmat­ion informatiq­ue. Dès la rentrée, tous les élèves en adaptation scolaire du Centre de formation en entreprise et récupérati­on (CFER) de Bellechass­e seront initiés à la programmat­ion informatiq­ue, à raison de deux heures par semaine.

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JOSÉE SCALABRINI Présidente de la FSE

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