Faits divers restera dans les annales
La série policière est soutenue par une distribution tout étoile
Les séries policières pullulent au petit écran québécois avec L’imposteur, Victor Lessard, District 31 et Mensonges. Reste-t-il encore de la place pour la nouvelle venue, Faits divers, qui s’installera cet automne à ICI Radio-canada Télé, les lundis à 20 h ? À coup sûr, à en juger les trois premiers épisodes présentés aux médias hier.
En mai dernier, alors à l’état embryonnaire, le projet avait été comparé à Fargo des frères Joel et Ethan Coen, et ce, à juste titre. Non seulement, telle la Marge Gunderson de Frances Mcdormand, la chef enquêteuse Constance Forest (Isabelle Blais) – le nom n’a pas été choisi au hasard – est la seule force tranquille de cet univers en déséquilibre, mais l’intrigue divisée en 10 épisodes de 60 minutes repose sur les actions de petites crapules, dont Mike Pratt (convaincant Fabien Cloutier), un propriétaire d’un magasin de portes et de fenêtres sur qui l’étau se resserre.
UNE JAMBE DANS LE PARE-BRISE
Un double meurtre amènera Constance, constamment rattrapée par des complications familiales — son ex et ripou Sylvain (Patrick Hivon) et son père, irresponsable et alcoolique (Guy Nadon) —, à enquêter sur lui. D’autres membres dans l’entourage de notre homme, dont sa maîtresse Marlène (Mylène Mackay, redoutable de candeur) et le frère de celle-ci, Éric « la bottine » Charbonneau (David Boutin), un criminel qui sait prendre les grands moyens pour régler une situation, se trouveront également dans la mire des policiers.
Le parallèle avec le long-métrage ne s’arrête pas ici. Il se prolonge aussi dans les paysages de la banlieue nord, des champs et des pâturages à perte de vue, mais surtout dans cet humour noir ambiant, qui survient immanquablement au détour des scènes les plus glauques, comme cette jambe qui atterrit dans le pare-brise.
Écrit par Joanne Arseneau ( Le clan), le scénario fait évoluer une panoplie de personnages aux liens tentaculaires, tous remarquablement campés, des principaux aux plus secondaires. Les grosses pointures foisonnent d’ailleurs, avec Émile Proulx-cloutier (le supérieur de Constance, qui lui tourne autour), Marie-ève Beaulieu (parfaite et presque picturale en avocate véreuse), Louis Champagne, JeanPierre Bergeron et tant d’autres.
Le réalisateur Stéphane Lapointe, un habitué des comédies ( Tout sur moi, Mauvais Karma III, La théorie du K.O. et Lâcher prise), manoeuvre habilement dans ce suspense.