Les relations entre profs et étudiants seront encadrées
L’université Laval veut encadrer les relations intimes entre professeurs et étudiants, comme le recommande Québec dans le cadre de sa stratégie provinciale pour lutter contre les violences sexuelles.
Ce document recommande aux universités de se doter d’un code de conduite qui prévoit des « principes et balises devant guider, notamment les relations intimes » entre un membre du personnel « en situation d’autorité » et un étudiant.
« C’est certain qu’on va vouloir regarder ça, lance Lyne Bouchard, vice-rectrice aux ressources humaines à l’université Laval. L’idée, c’est de se doter des mêmes valeurs et rendre les gens conscients des défis que ça peut représenter de maintenir des relations personnelles entre une personne en autorité et une autre qui est sous son autorité. »
RAPIDEMENT
La secrétaire générale, Monique Richer, abonde dans le même sens. « Il pourrait définitivement avoir matière à faire ça. On est capable de se revirer de bord assez vite », affirme-t-elle, tout en précisant qu’il n’existe présentement aucune règle à l’université Laval qui vise à encadrer précisément ce type de relation. « Ça va être une discussion d’équipe, avec la communauté, les syndicats et les étudiants », indique Mme Richer.
De son côté, Lyne Bouchard précise que l’objectif n’est pas d’interdire toutes relations intimes, ce qui serait « impossible » entre adultes consentants. Reste toutefois à déterminer comment les encadrer.
HIÉRARCHIE
« Il y a aussi toute une éducation à faire », ajoute pour sa part Mme Richer. Il faut « sensibiliser les gens, regarder ça différemment et mettre d’autres types de balises. Mais il ne faut pas être trop directif non plus, pour ne pas que les gens aient l’impression qu’on ne peut plus se parler », précise-t-elle.
Selon une vaste enquête réalisée dans six universités québécoises auprès de plus de 9000 répondants, le tiers des victimes de violence sexuelle ont été agressées par quelqu’un qui avait un statut hiérarchique supérieur, soit un enseignant (25 %) ou un cadre (5 %).
L’université Laval espère obtenir davantage d’indications de la part du ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur avant de mettre en branle cette réflexion.