Le Journal de Quebec

Onze enquêteurs pour un vol qualifié raté

Des policiers de Montréal ont fait feu sur un suspect armé soupçonné d’avoir détroussé un chauffeur de taxi

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Même si tout indique que des caméras de sécurité ont filmé un homme en train de pointer son pistolet vers les policiers avant que ceux-ci ne tirent sur lui, le Bureau des enquêtes indépendan­tes a dépêché, en plein jour férié, une équipe particuliè­rement nombreuse hier à Montréal-nord.

Les services de 11 enquêteurs ont été nécessaire­s lorsqu’un vol qualifié a tourné au vinaigre, hier matin.

Peu après 9 h, un chauffeur de taxi a appelé le 911 pour signaler qu’un client l’avait menacé avec une arme et avait dérobé le contenu de sa caisse avant de s’enfuir en courant.

Le conducteur, qui était toujours en ligne avec le 911, a suivi le voleur sur une distance d’environ 300 mètres. À l’arrivée des policiers, le suspect s’était caché dans un abribus du boulevard PIE-IX, près de la rue de Charleroi.

Selon les informatio­ns préliminai­res rendues publiques par le Bureau des enquêtes indépendan­tes (BEI), un peu plus de deux heures après les événements, l’homme de 26 ans était toujours armé et n’aurait pas coopéré lorsque les policiers lui ont demandé de se débarrasse­r de son arme.

Il aurait également « fait un geste en direction des policiers », selon le BEI, et c’est à ce moment que les agents ont ouvert le feu. Le jeune homme a été atteint une fois. Il a été conduit à l’hôpital, où les médecins ne craignaien­t pas pour sa vie.

VIDÉO

La scène s’est jouée à quelques pas d’une station-service du boulevard PIE-IX, où huit caméras enregistre­nt continuell­ement.

Selon Cynthia Bergeron, aide-gérante de l’établissem­ent, l’angle des caméras permet de filmer l’abribus où le voleur se trouvait lorsqu’il a été atteint par l’agent.

« On va leur fournir les images et ils risquent de voir toute la scène », a dit la femme qui n’avait toutefois pas encore visionné la bande vidéo, en raison d’un problème de mot de passe.

Au cours de la dernière année, le BEI a dépêché en moyenne huit enquêteurs à chacune de ses interventi­ons, selon les calculs du Journal.

Hier, l’organisme chargé d’enquêter sur le travail des policiers en a envoyé trois de plus. En raison de la fête du Travail, ceux-ci étaient probableme­nt payés plus cher qu’à l’habitude.

Les enquêteurs touchent de 80 000 à 110 000 $ par année, en fonction de leur expérience.

Depuis septembre dernier, seules deux interventi­ons ont nécessité le travail de plus de 10 personnes et, dans les deux cas, il y avait eu mort d’homme.

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PHOTO FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE Les onze enquêteurs du Bureau des enquêtes indépendan­tes sont arrivés sur les lieux vers midi hier.

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