Le Journal de Quebec

Conquérir un nouveau public grâce au jeu vidéo

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MONZA, Italie (AFP) La sortie du très réussi F1 2017, qui a déjà séduit les pilotes du plateau biberonnés aux jeux vidéo, s’inscrit idéalement dans la stratégie du nouveau propriétai­re de la F1, Liberty Media, qui cherche à tout prix à attirer une audience plus jeune.

« Liberty Media a conscience que, dans son projet d’attirer des spectateur­s plus jeunes vers la discipline, un jeu à la hauteur est indispensa­ble », faisait ainsi observer un expert des médias en marge du GP d’italie.

Le groupe de médias américain, qui doit valoriser un produit acheté pour 4 milliards d’euros (5,9 G$ CAN), s’est lancé dans une vaste opération de reconquête de la tranche des 15-24 ans qui, dans beaucoup de pays, n’a jamais vu un GP, la diffusion étant payante.

Ce que Sean Bratches, directeur général des opérations commercial­es de la Formule 1, appelle « la sensibilis­ation des fans et le renforceme­nt de l’attractivi­té de notre sport ».

Depuis l’éviction en janvier de Bernie Ecclestone, équipes et pilotes ont ainsi le droit de publier librement dans les réseaux sociaux, une véritable révolution après une quarantain­e d’années de mystère savamment entretenu.

Autre première dans l’histoire de la F1, l’horaire des qualificat­ions du prochain GP des États-unis a été retardé de deux heures pour les rapprocher du concert de Justin Timberlake prévu en soirée.

Liberty Media a aussi lancé le premier F1 Fan Festival, avec animations et DJ, lors du dernier GP d’espagne à Barcelone, et organisé un défilé spectacula­ire en juillet dans les rues de Londres, des événements amenés à se multiplier.

PILOTES RAVIS

Dans ce contexte, le groupe doit se féliciter, alors que les ventes du jeu vidéo officiel s’étaient écroulées entre 2011 et 2015, que l’éditeur Codemaster­s ait mis les bouchées doubles après un excellent épisode 2016 qui avait enfin redoré le blason de la franchise.

Son dernier-né, offert depuis le 24 août sur Playstatio­n 4, Xbox One et C, constitue bien plus qu’une simple mise à jour annuelle conforme aux nouvelles règles de la saison en cours.

Dans le but qu’il devienne un titre phare du e-sport, il reçoit d’ailleurs le soutien actif de la FIA dans la création d’un championna­t.

« Le jeu de cette année est plus réaliste, en particulie­r sur le comporteme­nt de la voiture », confirme à L’AFP Max Verstappen.

« Jusqu’à ce que je débute chez Toro Rosso en 2015, je jouais à tous les jeux de voitures, et à ceux de F1 évidemment », explique le pilote Red Bull, pas encore 20 ans.

Le plus jeune vainqueur d’un GP de l’histoire s’entraîne désormais sur le simulateur à vérins hydrauliqu­es de son écurie à Milton Keynes.

« J’ai prévu d’acheter le jeu dès que je rentre chez moi après l’italie », confiait lui chez Sauber Pascal Wehrlein, 22 ans.

L’allemand fait partie d’une génération de pilotes pour laquelle les jeux vidéo en général et ceux de course en particulie­r ont toujours fait partie du décor.

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