Projet pilote d’économie circulaire sur les rails
Pour faire des déchets des uns la richesse des autres
La Ville de Québec, le Port de Québec, des industriels et des environnementalistes ont annoncé en choeur, hier, le lancement d’un projet pilote d’« économie circulaire » dans l’espoir de réduire le gaspillage.
Résumé de façon un peu simpliste, le concept d’économie circulaire consiste à faire des déchets des uns la matière première des autres, sans intermédiaire. On détourne ainsi des tonnes de résidus des sites d’enfouissement et même des centres de tri pour les valoriser puisque les entreprises transigent directement entre elles.
Ce concept d’économie en boucle comporte plusieurs avantages, selon la conseillère en économie circulaire du Conseil régional de l’environnement (CRE), qui animait la présentation en fin de journée à l’anse Brown.
MOINS DE GES
Audrey Roberge a notamment évoqué la « réduction importante des gaz à effet de serre » grâce à la diminution du nombre de kilomètres parcourus pour transporter les déchets et la création d’emplois puisque le projet pilote vise à développer de nouvelles filières. « On embarque dans la vague ce soir avec cette annonce offi- cielle. On va essayer de faire lever ça avec les parcs industriels », a-t-elle exprimé.
Plus de 250 entreprises situées dans le parc industriel de Beauport et dans les zones industrielles de la Canardière et du port de Québec seront sollicitées dans les deux prochaines années pour identifier de nouveaux débouchés. Objectif : dix maillages d’entreprises d’ici deux ans.
UNE « PETITE RÉVOLUTION »
« Je pense que c’est une petite révolution. On ouvre la synergie entre les entreprises. J’y crois même si c’est un immense défi », a déclaré le maire de Québec, Régis Labeaume. La Ville de Québec versera 25 000 $ pour ce projet pilote.
Familier avec le concept d’économie circulaire, le PDG du Port, Mario Girard, n’a pas hésité un seul instant à embarquer dans ce projet qu’il juge « très inspirant ». « Au cours des prochains mois, on va travailler pour identifier des maillages intéressants », a-t-il indiqué.
En mêlée de presse, M. Girard a évoqué, par exemple, les résidus de céréales d’une entreprise qui pourraient être utilisés dans une pisciculture. « Tous les acteurs doivent se poser la question : comment je peux entrer dans ce concept-là d’économie circulaire ? En fin de compte, c’est une prise de conscience sociale cette affaire-là. »
« LA VISION DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE DÉFENDUE PAR LE CRE EST CELLE D’UN CONCEPT ÉCONOMIQUE AYANT POUR OBJECTIF DE PRODUIRE DES BIENS ET DES SERVICES TOUT EN LIMITANT LA CONSOMMATION ET LE GASPILLAGE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE L’ÉNERGIE. » - Alexandre Turgeon, directeur général du Conseil régional de l’environnement