Le Journal de Quebec

Ils affrontero­nt l’ouragan

Des Québécois se sont barricadés avec de la nourriture et de l’eau

- PIERRE COUTURE

MAISONS ANTI-OURAGANS

Martina Marcel, une courtière immobilièr­e québécoise qui vit à Hollywood, en Floride, s’est barricadée dans une maison en béton que des amis montréalai­s lui ont prêtée après avoir évacué sa maison mobile près de l’océan.

« J’ai apporté tous mes biens personnels avec moi, explique Mme Marcel, qui veut braver l’ouragan. Beaucoup de gens ont été évacués, mais je crois que beaucoup sont pris sur les autoroutes. Les stations-service [sont vides], il n’y a plus d’eau nulle part. J’ai été obligée de rester, car je suis agent d’immeuble et il a fallu que j’aide des clients à fermer leur condo ou leur propriété. »

Martina Marcel dit avoir pris la situation au sérieux. Aussi, elle s’est procuré de la nourriture pour plus d’une semaine. « On a quatre caisses d’eau, on a une génératric­e, de l’essence et une radio à batteries. On a le maximum », racontet-elle, en ajoutant qu’on lui a conseillé de placer tous ses papiers importants, dont son passeport, dans le lave-vaisselle « étant donné que c’est étanche ». — Agence QMI

EN MODE SURVIE

Patrick Savoie est dans les derniers préparatif­s pour protéger sa maison avant le passage d’irma.

« Tu t’organises comme si tu partais en camping, mais en camping qui va durer longtemps. On est en mode de survie », lance le Québécois résidant à Boynton Beach, juste au sud de West Palm Beach.

L’entreprene­ur de 35 ans s’affairait à couper le plus de branches possible de ses arbres lorsqu’il s’est entretenu avec

Lejournal hier. « Je minimise les dégâts le plus possible, poursuit-il. Ce que l’on a vu à Saint-martin, c’est un avant-goût de ce qui peut se passer ici. »

S’il a confiance en la solidité de sa maison, il demeure craintif. « Oui, c’est hurricane proof, mais personne ne l’a jamais vraiment testé, fait-il valoir. Il faut passer à travers l’ouragan, mais le pire, c’est après. Il n’y a pas d’électricit­é, pas d’air conditionn­é et pas d’eau courante. »

— Catherine Bouchard, Lejournald­equébec

ORLANDO SERA AUSSI UNE VILLE FANTÔME

Un jeune Québécois exilé à Orlando est prêt à affronter l’ouragan Irma, qui devrait frapper sa ville de plein fouet aujourd’hui.

« Tout le monde se prépare au pire, mais on espère que tout se passera pour le mieux », dit Shayne Furman, 19 ans, qui vit en Floride depuis quelques années.

Son colocatair­e et lui ont fait des réserves en début de semaine. « Quatre caisses d’eau, de la nourriture, des lampes de poche, des chandelles… et de l’alcool », énumère-t-il, calmement.

Bien que la journée était chaude et calme hier, on sentait une fébrilité dans l’air à mesure que les nuages commençaie­nt à couvrir le ciel, raconte M. Furman.

La congestion sur l’autoroute 95 débordait dans les rues secondaire­s du secteur, dit-il, et les résidents les moins préparés couraient d’épicerie en épicerie pour trouver des denrées avant qu’il ne soit trop tard.

« Mais, même jeudi, c’est déjà très difficile de trouver du pain, de l’eau, de l’essence, de la glace et des conserves d’aliments non périssable­s », ajoute le Québécois.

Selon lui, Orlando devrait prendre des allures de ville fantôme aujourd’hui. Les écoles et les bâtiments publics sont fermés jusqu’à la semaine prochaine.

Plusieurs maisons et commerces sont barricadés, surtout près du bord de mer. Employé dans une compagnie de déménageme­nt, Shayne Furman a d’ailleurs posé des dizaines de volets anti-ouragan à Orlando, mais aussi plus au sud, au cours des dernières semaines.

« C’était la majorité de nos contrats récemment. Les gens se préparent d’avance, dit-il. Cette fois-ci, la tempête va nous frapper directemen­t… mais les Floridiens ont de l’expérience », soutient-il.

— Benoît Philie, Le Journal de Montréal

Alimentati­on Couche-tard se dit très préoccupée par le passage de l’ouragan Irma en Floride, alors que l’entreprise québécoise compte 700 dépanneurs dans cet État du sud des États-unis.

« On est préoccupé. On suit de très près le passage de l’ouragan Irma en Floride pour voir l’impact sur nos employés et nos établissem­ents », a indiqué hier au Journal la porte-parole de Couche-tard, Marie-noëlle Cano. L’ouragan Irma devait toucher les côtes de la Floride dans la nuit d’hier à aujourd’hui, avec des vents attendus de près de 300 km/h.

Couche-tard soutient que ses employés sont sur le qui-vive depuis quelques jours, alors que les autorités de la Floride ont demandé aux citoyens de plusieurs secteurs d’évacuer leur résidence. Jeudi, le maire du comté de Miami-dade a ordonné l’évacuation de plus de 650 000 personnes.

Hier, plusieurs stations-service de la Floride étaient d’ailleurs à sec avec des réservoirs à essence vides. Selon le site Gasbuddy, 40 % des essencerie­s des comtés de Miami-fort Lauderdale et de West Palm Beach étaient à court de carburant hier.

DAVANTAGE VULNÉRABLE ?

Pour Couche-tard, cette situation en Floride n’est toutefois pas exceptionn­elle. Il y a 10 jours, au Texas, le passage de l’ouragan Harvey a forcé Couche-tard à fermer 123 magasins. Hier, une dizaine de magasins étaient toujours en cours de réouvertur­e.

Couche-tard détient là encore tout près de 700 dépanneurs au Texas. Il faut dire que Couche-tard est davantage vulnérable aux passages des ouragans en raison de ses récentes acquisitio­ns.

Avec l’achat des dépanneurs de CST Brands, récemment, l’entreprise de Laval a notamment acquis plus de 700 dépanneurs situés au Texas et en Floride. Ce qui ne semble toutefois pas être un problème pour la direction de Couche-tard, qui dit avoir diversifié son portefeuil­le d’acquisitio­ns au cours des dernières années aux États-unis et en Europe.

Hier, à la Bourse de Toronto, le titre d’alimentati­on Couche-tard cotait à 60,11 $, en baisse de 41 cents.

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