L’industrie touristique retient son souffle
Les voyageurs québécois pourraient se tourner vers le Mexique
Irma pourrait faire mal au portefeuille des Québécois qui risquent de devoir payer plus cher pour leurs vacances l’hiver prochain, car les destinations abordables seront plus rares, craignent des agents de voyages consultés.
« Si l’ouragan frappe Cuba, les forfaits tout inclus les moins chers de 600 $ à 1000 $ ne se trouveront plus », lance Christophe Serrano, propriétaire de l’agence Voyages Super Prix et Voyages en direct, à Montréal.
Selon lui, si les Cayos de Cuba sont touchés, les touristes qui ont seulement les moyens de se payer des forfaits à bas prix décideront tout simplement de ne pas voyager, ce qui pourrait faire très mal aux agents de voyages.
Annie Gauthier, porte-parole de CAA Québec, estime pour sa part qu’il est trop tôt pour anticiper le comportement du marché. « Est-ce qu’il y a des gens qui voudront profiter de la situation ? Il faut laisser tomber la poussière avant », dit-elle.
INQUIET
Patrick Giguère, directeur de Voyages Constellation, avoue aussi être inquiet par la visite prévue d’irma à Cuba. « C’est une bonne chose que la République dominicaine ait été épargnée… mais j’en aurai plus le coeur net quand on saura pour Cuba », affirme-t-il.
Paul Arsenault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat, rappelle que Cuba est un pays communiste où la main-d’oeuvre ne manque pas. Il pense que les Cubains ne tarderont pas un instant avant de tout reconstruire à temps pour les vacances de Noël. « Cuba ne restera pas fermé une minute. J’irai jusqu’à dire que même si l’île est très touchée, c’est certain que tout sera refait d’ici le mois de décembre », dit-il.
MÉMOIRE COURTE
Les Québécois ont la mémoire courte, précise M. Arsenault, qui rappelle que les touristes d’ici continuent d’opter pour les destinations des Caraïbes depuis des années plutôt que de choisir la côte Ouest, moins touchée par les caprices de la météo.
Pour Christophe Serrano, il ne fait pas de doute par ailleurs que c’est le Mexique qui raflera les clients.
« Je ne pense pas que les gens vont bouder le soleil », résume Patrick Giguère.