De la paperasse qui pèse lourd sur le dos des agriculteurs
Le Québec dispose d’un patrimoine agricole riche qui n’est pas assez valorisé, aux yeux de Marcel Groleau, président général de L’UPA, qui représente près de 42 000 producteurs au Québec.
Le grand public aura l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la vie à la ferme lors de la journée portes ouvertes qui se déroule demain, de 10 h à 16 h, à laquelle participent plus de 100 fermes au Québec, en plus de la programmation offerte du côté du Parc olympique, à Montréal.
Cette activité, qui en est à sa 15e édition, a attiré plus de deux millions de visiteurs depuis sa création. Outre la démystification de certains mythes, c’est une belle occasion d’échange avec les agriculteurs.
Au Québec, près de 95 % des fermes sont familiales. Selon M. Groleau, l’agriculture s’est développée comme moyen de subsistance afin de répondre aux besoins des familles nombreuses qui, par ailleurs, fournissaient la main-d’oeuvre sur la ferme.
« Naturellement, on s’attache à la terre que l’on cultive. Encore aujourd’hui, la famille est le principal moteur de l’agriculture québécoise », dit-il.
Beaucoup de choses ont changé depuis l’époque de Louis Hébert, le premier agriculteur de la Nouvelle-france.
RÉCIPROCITÉ DES NORMES
Ce pilier de l’économie québécoise génère annuellement 8,7 G$ de chiffres d’affaires. Son développement fait toutefois face à de nombreux défis. L’un des principaux irritants est la lourdeur administrative qui compose le quotidien des agriculteurs. Étouffés par les normes et les règlements, les agriculteurs réclament depuis longtemps le même traitement par rapport aux produits importés.
« La rentabilité des entreprises est affectée par les importations. Ici, on n’a pas le droit d’utiliser de la somatopropine pour stimuler la production laitière, alors qu’aux États-unis, c’est permis. Lorsqu’on importe du lait diafiltré, on ne tient pas compte de cela », souligne-t-il.
« Nos coûts de production augmentent et on n’est pas capable de les transférer sur nos produits parce que l’on doit compétitionner avec des produits importés qui, eux, n’ont pas à appliquer ces normeslà », a-t-il dénoncé.