Sans abri et coincés à Saint-martin
Des proches de victimes de l’ouragan implorent Ottawa de faire quelque chose Des proches de Québécois coincés à Saint-martin accusent Ottawa d’abandonner ses ressortissants dans le désastre laissé par Irma.
« Le ministère des Affaires étrangères m’a dit qu’il mettait le dossier de ma soeur en urgent, mais qu’ils n’interviendront pas sur place », gronde Olivier Dionne.
Sa soeur Mélissa Friedmann, une Montréalaise qui vit à Saint-martin avec son conjoint Cyril et leurs deux filles de 4 et 10 ans, n’a plus de toit.
M. Dionne remue ciel et terre pour qu’ottawa leur vienne en aide, mais il se heurte à un mur.
Même chose pour Robert Dutrizac, dont le fils Antoine a survécu à Irma dans le sous-sol inondé d’un hôtel avec sa conjointe Geneviève Brière.
La famille de la jeune femme indique qu’ottawa l’a référée aux compagnies aériennes plutôt que d’envoyer des secours.
« C’est de la foutaise, tempête M. Dutrizac. Il n’y a plus d’aéroport. On ne peut pas compter sur les compagnies aériennes. C’est inconcevable. »
Son fils Antoine et sa compagne avaient acheté un billet de retour dans l’espoir de quitter l’île avant l’ouragan, mais leur avion n’a pas pu décoller. Ils sont aujourd’hui réfugiés chez un serveur de l’hôtel, du côté hollandais de l’île.
SITUATION ALARMANTE
« Ils sont désespérés. Il n’y a pas d’eau, pas d’électricité, bientôt nous ne pourrons plus communiquer avec eux parce qu’ils n’auront plus de batterie », explique M. Dutrizac.
À l’approche de l’ouragan Jose, M. Dionne craint le pire : « 95 % de l’île est détruite. Il y a du pillage, la situation est alarmante. Comment vont-ils se protéger de Jose ?»
Pour sortir leurs proches de cet enfer, les trois familles québécoises ont rempli les formulaires exigés par le ministère fédéral des Affaires étrangères afin de s’assurer qu’ils soient joignables, mais toutes leurs démarches demeurent sans suite.
« Il n’y a aucune autorité canadienne qui a communiqué avec mon fils et sa compagne en deux jours », insiste M. Dutrizac.
« On accueille ici des gens de partout, c’est merveilleux. Mais on a des ressortissants en danger à Saint-martin et on n’ira pas les chercher. J’aimerais comprendre pourquoi », critique M. Dionne.
En 2006, Ottawa avait réquisitionné des navires pour aller secourir des Canadiens en danger pendant la guerre du Liban. « Je ne comprends pas que là, on ne le fasse pas », critique-t-il.
L’armée française a dégagé hier la piste de l’aéroport de Grand-case pour permettre aux avions militaires de commencer les évacuations sanitaires, indiquent les autorités. Les malades et les blessés sont évacués en priorité vers Pointe-àPitre, en Guadeloupe.