Le Journal de Quebec

TROUBLES DE COMPORTEME­NT associés au dégriffage chez le chat

Les propriétai­res de chat veulent souvent les faire dégriffer d’emblée, dès l’adoption, dans le but de préserver les meubles de la maison et d’éviter des griffades potentiell­es. Or, cette procédure chirurgica­le, qui est déjà interdite dans plusieurs pays,

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Les chats dégriffés ont 3 fois plus de risque de développer des douleursau­dos

En effet, c’est ce que démontre une étude publiée dans le Journal of Feline Medicine and Surgery en mai dernier. Nicole K Martell-moran, Mauricio Solano et Hugh GG Townsend, tous trois vétérinair­es, ont fait une étude rétrospect­ive sur 274 chats, la moitié étant dégriffés et l’autre non. Tous les chats ont été examinés et leur historique médical des deux dernières années a été révisé, particuliè­rement pour des troubles du comporteme­nt.

TROUBLES DU COMPORTEME­NT

Ces chercheurs ont découvert que les chats dégriffés avaient plus de chance de développer les troubles de comporteme­nt suivants :

√ Urine ou selles hors de la litière (7 fois

plus de risque) √ Morsures (4 fois plus

de risque) √ Agressivit­é (3 fois

plus de risque) √ Toilettage excessif (3 fois plus de risque)

DOULEUR

L’étude a aussi démontré que les chats dégriffés avaient 3 fois plus de risque de développer des douleurs au dos à la suite du dégriffage. Cela pourrait s’expliquer par une douleur aux doigts à la suite du dégriffage qui induirait un changement dans le positionne­ment des pattes chez le chat lorsqu’il se tient debout.

Une douleur postopérat­oire et une douleur chronique, même légère, pourraient aussi expliquer le fait que les chats dégriffés sont plus à risque de développer des troubles du comporteme­nt. Par exemple, un chat qui a le bout des doigts sensibles pourrait choisir d’uriner sur des surfaces douces et confortabl­es comme un lit, des couverture­s ou un tas de vêtements, plutôt que d’utiliser sa litière. Un chat avec une douleur chronique pourrait aussi être plus réactif au toucher et, ainsi, mordre plus facilement.

DE QUOI RÉFLÉCHIR

Sachant que ces problèmes de comporteme­nt sont des raisons fréquemmen­t invoquées lors d’euthanasie­s ou d’abandons de chats, il faudrait peut-être réfléchir collective­ment et changer notre façon de faire les choses avec les chats, c’est-à-dire de les faire dégriffer. En tant que propriétai­re de chat, il faudrait idéalement accepter que ceux-ci vivent normalemen­t, avec toutes leurs griffes.

DES TRUCS À UTILISER

On peut vivre avec un chat qui a toutes ses griffes ! Il s’agit d’y mettre du sien, de tailler ses griffes régulièrem­ent, de lui offrir des griffoirs solides et à son goût, de lui apprendre à les utiliser ou encore d’utiliser des couvregrif­fes comme les soft paws qui se vendent maintenant un peu partout dans les établissem­ents vétérinair­es, dans les animalerie­s et même en ligne.

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