Le Parti québécois veut réduire le financement des écoles privées
La mesure a été ajoutée au programme du parti lors de son congrès BUREAU PARLEMENTAIRE
Lors de la prochaine campagne électorale, Jean-françois Lisée demandera aux écoles privées de faire « un effort supplémentaire », sous peine de voir leur financement réduit.
Les quelque 1500 délégués réunis en congrès à Montréal ont inclus dans le programme du Parti québécois, hier, la volonté de « diminuer de façon significative et graduelle le financement public des écoles privées » dès le premier mandat d’un gouvernement péquiste. Les sommes économisées seraient réinvesties dans le réseau public.
En mêlée de presse à la fin de la journée, Jean-françois Lisée a minimisé la portée de la proposition. Le chef péquiste souhaite que les écoles privées « jouent leur rôle de façon plus équitable avec l’ensemble de la société », notamment en acceptant des élèves en diffi- culté ou handicapés.
Sans dévoiler sa plateforme électorale, le chef péquiste a toutefois aussi annoncé qu’il demandera un « effort supplémentaire » aux écoles privées. « Si elles refusent, là, leur financement pourra être réduit », a-t-il dit.
NON À L’AFFICHAGE UNILINGUE
Fait inusité, Jean-françois Lisée s’est présenté au micro « contre » sur le plancher du congrès, en après-midi, pour convaincre les délégués de ne pas ajouter l’affichage unilingue dans les commerces au programme du parti.
Il a fait valoir que les dispositions actuelles, qui prévoient la prédominance du français dans l’affichage, permettent de faire une place aux langues des groupes minoritaires. « On ne peut pas inspirer le respect en excluant l’autre », a lancé Jean-françois Lisée.
La proposition a été rejetée par une large majorité.
CÉGEPS ANGLOPHONES
Les délégués ont également adopté une proposition qui vise une diminution du financement des cégeps anglophones jusqu’à ce qu’il soit « aligné sur le poids démographique proportionnel à cette communauté ».
De Saint-hyacinthe, le premier ministre Philippe Couillard a dénoncé cette mesure. Les Québécois veulent que leurs enfants « aient la liberté de choix quant à leur milieu d’enseignement collégial, incluant la liberté d’avoir accès à un établissement collégial en langue anglaise », a-t-il dit.
PASSAGE DE PKP
Le congrès s’est terminé hier après le passage de l’ex-chef péquiste Pierre Karl Péladeau, venu faire une démonstration d’unité en montant brièvement sur scène avec Jean-françois Lisée.
S’il ne prévoit pas faire campagne lors des prochaines élections générales, PKP n’a pas fermé la porte à un retour éventuel en politique. « Dieu seul le sait », a-t-il lancé aux journalistes.
- Avec la collaboration de Carl Vaillancourt