Philippe Couillard et le huis clos
Philippe Couillard, on le constate depuis qu’il dirige le Québec, n’a pas une personnalité attirée par la transparence. Et c’est un homme intellectuellement arrogant. Il n’hésite pas à user abusivement de mots dont il connaît le sens.
Ma consoeur Lise Ravary rappelait hier dans sa chronique qu’il avait attribué à Jean-françois Lisée l’étiquette de négationniste il y a quelque temps. Philippe Couillard, par pure démagogie, a donc voulu associer le chef du PQ à tous les antisémites qui sévissent à travers la planète en niant l’holocauste qui a exterminé six millions de juifs du temps des nazis.
Philippe Couillard ne recule devant rien lorsqu’il cède à la tentation de l’électoralisme afin d’augmenter son pourcentage de votes dans les communautés ethniques et religieuses. Les yeux fixés sur les sondages, il constate que son pouvoir s’effrite et qu’il risque au pire de le perdre dans un an et au mieux de se retrouver avec un gouvernement minoritaire.
MÉPRIS
Or, Philippe Couillard, dont le sentiment de supériorité est indéniable, ne supporterait guère cette position de compromis où il aurait à composer avec une partie de l’opposition pour se maintenir au pouvoir.
Qui eût cru qu’un premier ministre du Québec allait un jour mettre sur pied une commission d’enquête en appliquant le huis clos ? Il manifeste ainsi un mépris pour les journalistes qui font métier de rapporter les faits et pour la majorité francophone qu’il a tendance à confondre avec des extrémistes de droite.
Il prend ainsi la population en otage en décidant de mettre en scène, derrière le rideau évidemment, une commission qui se penche – voilà sa prémisse – sur le racisme de la société québécoise et, par voie de conséquence, sur la discrimination systémique qui régnerait au Québec.
Il faudrait être idiot pour croire que les groupes et les associations qui vont se présenter devant cette commission sont tous représentatifs de ceux dont ils se prétendent des porte-parole. Nombre de leaders autoproclamés vont défiler ainsi en s’affichant en victimes des francophones historiquement intolérants.
INTIMIDATION
Le premier ministre fait preuve d’une grave irresponsabilité en soumettant la majorité à pareille injure. Car malgré le huis clos, il est impossible que des indiscrétions sur des témoignages outranciers ne soient pas diffusées sur les réseaux sociaux.
Cette commission se déroule en dépit des multiples critiques et mises en garde, ce qui prouve que Philippe Couillard en mène large. Car la rumeur sur les craintes sourdes qu’il suscite au sein même de son conseil des ministres est persistante. Nombre de ses ministres n’osent pas l’affronter. Phillipe Couillard en impose, il intimide et il supporte mal la contradiction.
Le premier ministre ne semble pas comprendre, ou ne le veut pas, que le Québec est une terre de tolérance si on le compare à la plupart des pays du monde. La plupart des Québécois rejettent le racisme et la discrimination. Ceux qui viendront les accuser de tous les péchés sans preuves et sans contestations feront le jeu des têtes brûlées de toutes les meutes.