Le bilan du séisme s’alourdit au Mexique
JUCHITAN DE ZARAGOZA | (AFP) Les processions funéraires se succédaient hier à Juchitán, dans le sud du Mexique, tandis que l’aide s’organisait peu à peu, trois jours après le tremblement de terre de magnitude 8,2 qui a fait au moins 90 morts.
« Nous informons que le bilan des personnes qui ont perdu la vie est passé à 90, dont 71 dans l’état de Oaxaca, 15 au Chiapas et 4 dans l’état de Tabasco », a indiqué la protection civile mexicaine.
Dans l’état d’oaxaca, le plus meurtri par ce puissant séisme, 25 nouvelles victimes ont été dénombrées dans la journée, alors que le pays commençait à enterrer ses morts.
« Je ne sais pas si je pleure de tristesse, à cause du choc ou par peur de ce qui nous attend maintenant », commentait un habitant de Juchitan, Refugio Portales, en suivant le cercueil d’un ami au son des trompettes et tambours d’un orchestre traditionnel mexicain.
PEUR
La tristesse le disputait à l’angoisse dans cette ville de 100 000 habitants subissant d’incessantes répliques — plus de 800 depuis jeudi soir —, fragilisant dangereusement des structures déjà endommagées.
« Nous avons peur d’entrer dans nos maisons pour retirer les décombres, mais nous n’avons pas le choix parce que personne ne nous aide », commentait Carlos Villalobos Martinez, un retraité de 58 ans ayant échappé « par miracle » avec sa famille à l’effondrement de sa maison.
Plusieurs familles accompagnées d’enfants et de personnes âgées s’étaient installées sur la petite place de l’église, d’autres avaient déployé des hamacs sous des arbres à proximité de leur maison, refusant de se rendre dans des abris afin de surveiller ce qui restait de leurs biens.
Un des rares hôtels de cette localité qui semblait avoir résisté au tremblement de terre a vu ses murs se fissurer après une réplique de 5,6 degrés. La dizaine de clients présents ont dû sortir en catastrophe et abandonner le bâtiment qui menaçait de s’effondrer, a constaté L’AFP.
EXASPÉRATION
Parmi la population, l’exaspération semblait croissante devant la lenteur, selon eux, de l’aide apportée.
La nourriture se faisait rare dans la ville et le prix de la tortilla de maïs a plus que doublé en quelques jours, passant de 30 à 70 pesos (environ 5 $).