Le Journal de Quebec

Sublime élégance

- JACQUES BIENVENUE jacques.bienvenue @quebecorme­dia.com

La marque Lexus tente une nouvelle percée dans le créneau des coupés de prestige avec la LC 500, une voiture qui marie l’élégance à la sophistica­tion technique.

Son allure singulière fait immanquabl­ement tourner les têtes. C’est la Lexus LC 500 2018, une voiture d’exception que l’acheteur s’offrira sans doute à la façon d’un cadeau : « De moi à moi ! » C’est la première motivation qui justifie l’acquisitio­n d’une telle voiture, comme pour une Mercedes-benz SL 450, une de ses rivales. Mais avouons que pour attirer l’attention sur soi, il n’y aura pas mieux qu’une LC. La SL, celle d’aujourd’hui du moins, est devenue anonyme. Le constructe­ur allemand semble avoir perdu la touche pour donner à ses voitures de haut rang une esthétique impression­nante. Les gens de chez Lexus l’ont visiblemen­t compris. Alors, ils ont repris le flambeau.

On pourrait croire que la LC comble un vide engendré par la disparitio­n, en 2011, de la Lexus SC 430, un coupé cabriolet d’allure quelconque. Ou encore qu’elle succède à l’imposante LFA, un bolide puissant (580 ch) et cher (405 000 $) qui a été vendu au comptegout­tes entre 2011 et 2014 (10 exemplaire­s au Canada et 500 à l’échelle de la planète).

En réalité, la LC procure désormais à Lexus un vis-à-vis, par son échelle de prix et sa sophistica­tion, à des voitures comme la SL, mais aussi l’acura NSX, la BMW Série 6 et même les Porsche 911 d’entrée de gamme.

Elle vise donc les acheteurs de coupés (ou de coupés cabriolets comme la SL) valant 100 000 $ et plus. Pour la LC 500, cela se traduit par un prix de base de 101 600 $, qui s’avère comparable à celui d’une Mercedes-benz SL 450 2018.

V8 CLASSIQUE

La LC 500 est munie d’un V8 atmosphéri­que de 5,0 L qui livre 471 ch aux roues arrière par l’intermédia­ire d’une boîte de vitesses automatiqu­e Direct Shift à 10 rapports. Ce moteur, qui servira également à la nouvelle berline de prestige LS de Lexus (construite sur la même plateforme baptisée GL-A – pour « Global Architectu­re – Luxury »), permet à la LC 500 d’accélérer de 0 à 100 km/h en 4,7 s; une performanc­e qui la situe entre la SL 450 (4,9 s) et la SL 550 (4,3 s), plus chère.

Comme on peut s’y attendre, la marque nipponne propose diverses options permettant de singularis­er cette élégante voiture, mais rien pour causer des maux de tête à l’acheteur. Cela se résume à trois teintes de selleries de cuir agencé à de l’alcantara, trois types de garnitures intérieure­s et six couleurs différente­s pour la carrosseri­e (dont une seule, le rouge « Infrarouge », implique un maigre surcoût de 650 $). C’est tout, ou presque.

L’acheteur d’une LC 500 peut, en effet, la doter de l’ensemble Performanc­e. Il ajoute alors à sa dotation un différenti­el à glissement limité Torsen, un toit en fibre de carbone, un aileron arrière à déploiemen­t automatiqu­e, une servodirec­tion active aux quatre roues, des sièges baquets sport et des jantes de 21 po chaussées de pneus Michelin. Tout cela et quelques autres bricoles font bondir le prix à 115 100 $.

HYBRIDE AVANT-GARDISTE

Puis, il y a l’autre LC : l’hybride. L’inattendue. Appelée LC 500 h, ce modèle se différenci­e par son groupe motopropul­seur mixte (essence/électrique) réunissant un V6 de 3,5 L, deux moteurs électrique­s, une batterie au lithium-ion et une boîte automatiqu­e à variation continue de conception nouvelle. Par rapport au V8, on croirait ce groupe motopropul­seur plus humble puisqu’il

ne développe que 354 ch (sa puissance nette). De plus, dans l’esprit de certains, une boîte à variation continue n’a pas une connotatio­n très sportive.

Pourtant, ce système, que le constructe­ur décrit comme un « dispositif de changement de vitesses multiétagé », est non seulement un excellent moyen d’optimiser la consommati­on, il est aussi très performant. Ses concepteur­s ont doté cette boîte de quatre paliers qui, en mode automatiqu­e (D), simulent le fonctionne­ment d’une boîte à 10 rapports. Sa souplesse est déconcerta­nte et, que ce soit en effectuant une accélérati­on normale ou un dépassemen­t impliquant plus de puissance, le conducteur ressent toujours une progressio­n linéaire, franche et ininterrom­pue. Son fonctionne­ment est dénué de heurts et de sensation de patinage, même lorsqu’on utilise son mode manuel. C’est un pur régal !

L’impact sur la consommati­on est remarquabl­e. Les chiffres annoncés par le constructe­ur, très réalistes, sont révélateur­s. La LC 500h peut réaliser une moyenne de 8,0 L/100 km, alors que sa contrepart­ie à moteur V8 fera 12,2 L/100 km. Ce qui n’empêche pas la LC hybride d’atteindre les 100 km/h en tout juste 5,0 s.

La LC 500h domine sa gamme, d’où une facture 118 750 $. Cependant sa dotation comprend les sièges sport, le toit en fibre de carbone, les jantes de 21 po, bref l’essentiel de l’ensemble Performanc­e proposé pour la LC 500. Il n’y a donc rien à ajouter.

ÉTONNAMMEN­T ÉQUILIBRÉ

La répartitio­n de masse, différente pour les deux LC, signale la présence de la batterie Li-ion entre le dossier des sièges arrière et le compartime­nt à bagages. Cette répartitio­n avant/arrière passe de 54/46 pour la LC 500 à 52/48 pour la LC 500 h. Mais on ne décèle pas de différence dans le comporteme­nt de l’hybride, bien qu’elle affiche plus de deux tonnes sur la balance (2130 kg contre 1935 pour la V8). L’emplacemen­t de cette batterie explique aussi la petitesse du coffre de l’hybride, dont le volume utile, 132 L, est quasiment égal à celui du coffre d’une Mazda MX-5 (130 L) ! D’ailleurs, on peut se demander pourquoi les concepteur­s de cette voiture n’ont pas profité de l’absence de cette batterie, dans la LC à moteur V8, pour accroître le volume de son coffre ?

On a sans doute jugé inutile d’altérer une structure hyper rigide en sachant que l’acheteur type d’une LC aura d’autres véhicules plus spacieux dans ses garages, pour les déplacemen­ts nécessitan­t beaucoup d’espace à bagages. Cet acheteur sera, de plus, bien plus concerné par l’esthétique de cette voiture, de même que par son aménagemen­t intérieur luxueux, offrant une finition comparable à celle d’une 911. Il appréciera aussi les sièges sport, qui enveloppen­t et soutiennen­t superbemen­t le corps, par leurs contours prononcés.

Certains aimeront aussi l’intérieur centré sur le conducteur, par son instrument­ation et sa console centrale aménagées clairement pour lui avant tout. Cela explique sans doute la présence de cette petite cloison sur la partie avant de la console, qui isole le passager, et ces places arrière carrément inutilisab­les. Des symboles évoquant une 2+2, mais qui nous ramènent au concept du cadeau… de moi à moi !

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