RECORD DE MESURES DISCIPLINAIRES À QUÉBEC
79 employés de la Ville ont été sanctionnés en 2016, soit quatre fois plus qu’en 2012
La multiplication des suspensions et des congédiements a atteint un nouveau record à la Ville de Québec alors que les mesures disciplinaires prises envers les employés ont quadruplé au cours des quatre dernières années, a constaté Le Journal.
En 2016, pas moins de 79 employés de la Ville ont fait l’objet d’une mesure disciplinaire, peut-on lire dans les documents obtenus à la suite d’une demande d’accès à l’information. Sur le lot, six individus ont perdu leur travail.
Ces nouvelles données fracassent le record précédemment enregistré par la Ville en termes de sanctions, qui remontait à 2010. À ce moment, 72 travailleurs avaient été pris en défaut. Une accalmie avait suivi dans les années suivantes, entre 20 et 27 travailleurs étant sanctionnés par an.
AUGMENTATION EN 2015
L’ascension a toutefois repris en 2015, révélait l’an dernier Le Journal. La Ville de Québec a serré la vis à ses employés, appliquant quelque 50 mesures disciplinaires. De ce nombre, huit personnes perdaient définitivement leur travail, dont la moitié pour manque d’assiduité.
Impossible toutefois de connaître les détails du comportement répréhensible ni le corps d’emploi dans lequel évolue chacun des employés visés, la Ville refusant de dévoiler ces données pour des questions de confidentialité.
À l’instar des années précédentes, les faits reprochés en 2016 sont multiples : vol, fraude, fausse déclaration, manque d’assiduité, déloyauté, langage injurieux, insubordination, harcèlement, négligence, manque de respect aux biens de l’employeur ou comportement inapproprié.
SANCTIONS TROP SÉVÈRES
Les sanctions sont aussi variées, allant d’une journée de suspension au congédiement, en passant par des semaines ou des quarts de travail hors du bureau. S’il condamne le nombre élevé de sanctions pris envers ses membres, le syndicat des cols blancs de Québec dénonce surtout la sévérité des sanctions imposées. « Ils donnent des sanctions qui sont beaucoup trop lourdes et après ça, ils se demandent pourquoi la personne a perdu son intérêt, sa rentabilité ou qu’elle n’est pas revenue à 100 % au travail. C’est parce qu’ils ont fait pour! », s’insurge le président, Réal Pleau.
Le syndicat est bien conscient que des manquements graves, surtout s’ils sont commis à répétition, méritent des sanctions sévères. Mais pas des « gaffes » ou des « erreurs ». « On conteste les sanctions et bien souvent, on gagne. Mais même quand on gagne, on perd l’employé. Et personne n’est gagnant là-dedans », maintient M. Pleau.
Le syndicat des cols bleus de la Ville n’a pas rappelé Le Journal.