Le Journal de Quebec

Cuba aura du mal à s’en remettre

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AFP | La majeure partie de Cuba était encore privée d’électricit­é hier, alors que les autorités entamaient le long processus de recensemen­t des dégâts de l’ouragan Irma qui a fait au moins 10 morts sur l’île.

Ce nombre fait de cet ouragan le plus meurtrier à Cuba depuis Dennis en 2005.

Dans un message à ses concitoyen­s, le président Raul Castro a reconnu lundi que « ce furent des journées rudes » pour les Cubains.

Sur son passage, Irma « a causé de graves destructio­ns au pays, qui, du fait, de leur envergure n’ont pas pu être évaluées. Un premier tour d’horizon a permis de recenser des dégâts sur les habitation­s, le système électro-énergétiqu­e et l’agricultur­e », a-t-il écrit dans cette lettre publiée par les médias d’état.

SECTEUR AGRICOLE

Selon la défense civile, la plupart des provinces du pays accusent de « graves destructio­ns » dans le secteur agricole.

Parmi les zones les plus touchées figurent La Havane – où sept décès ont été recensés –, les « cayos » – petites îles longeant la côte nord –, et les villes et villages côtiers tels que Caibarién (centre) ou Cojimar, près de la capitale.

« C’est catastroph­ique, beaucoup de bâtiments ici ne sont pas préparés à un tel déluge », commentait Yanmara Suarez, travailleu­se indépendan­te de 36 ans qui vit dans le centre-ville de La Havane, largement inondé dimanche.

ÉLECTRICIT­É

Hier matin, les employés de la compagnie électrique s’affairaien­t dans les rues de la capitale pour réparer les dommages causés par les chutes d’arbres et les bourrasque­s. Les trois quarts du pays et la plupart des quartiers de La Havane sont demeurés privés d’électricit­é dans la journée, selon les autorités.

Dans le même temps, les employés municipaux débitaient les arbres effondrés et dégageaien­t les rues. Quand aux écoles, elles resteront fermées jusqu’à nouvel ordre.

Pour beaucoup d’habitants de la capitale, la préoccupat­ion principale restait l’eau potable, comme le rapporte Libération.

« Nous sommes alimentés par de grands réservoirs situés sur le toit, qui remontent l’eau des canalisati­ons souterrain­es grâce à une pompe à moteur, a expliqué Julia, una habitante du quartier Centro Habana, au quotidien français. Là, la saleté a tout envahi, il va falloir attendre qu’arrive de l’eau consommabl­e. Ça risque de prendre plusieurs jours. »

À quelques encâblures de la capitale, Cojimar, village de pêcheurs jadis fréquenté par l’écrivain Ernest Hemingway, a aussi payé un lourd tribut.

Promenade de bord de mer défoncée, maisons soufflées dont il ne restent que les murs, rues jonchées de décombres d’où affleurent quelques meubles, le paysage est proche de la désolation.

ÎLES PARADISIAQ­UE

Sur les « cayos », chapelet d’îles paradisiaq­ues bordant les côtes du centre et de l’est de la capitale, les destructio­ns ont été nombreuses, mais le bilan humain demeure pour l’instant vierge, notamment du fait de l’évacuation préalable de milliers de touristes et employés.

« Franchemen­t, je ne sais pas dans combien de temps je pourrai retourner travailler, cet ouragan a sûrement détruit le cayo » se demandait Enrique Peña, 33 ans, cuisinier dans un hôtel du cayo Santa Maria.

On ignore encore quel sera l’impact d’irma sur le tourisme, mais ses destructio­ns pourraient fortement fragiliser une économie cubaine très dépendante des près de trois milliards de dollars annuels de recettes réalisées par ce secteur en pleine croissance.

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