Dégâts moins importants que prévu
Les habitants de la Floride sont soulagés de constater que l’horreur annoncée ne s’est pas matérialisée
La vie reprend peu à peu son cours en Floride après le passage de l’ouragan Irma où la population se dit soulagée, malgré le paysage de « fin du monde » et l’absence d’électricité dans plusieurs secteurs.
Un peu partout sur la Côte Est, les arbres couchés, les feux tricolores hors service, les routes fermées ou les bateaux sous l’eau trahissaient le passage de la tempête hier. Près de six millions de Floridiens étaient aussi encore sans électricité.
« Et il n’y a presque personne sur les routes, pas d’essence, et tout est fermé. C’est comme la fin du monde, même s’il n’y a pas de destruction massive, comme on pensait voir », lance Louise Gaudreault, au bout du fil.
La Québécoise et son mari, Bill Miller, avaient décidé de fuir leur maison du sud de la Floride, près de Miami, pour se réfugier à Atlanta, à plus de 1000 km au nord.
« Ça nous avait pris le triple de temps pour se rendre tellement il y avait du trafic », dit-elle.
C’est pourquoi ils ont décidé de rentrer à la maison avant tout le monde dès dimanche, équipés de six bidons d’essence. Hier, ils ont parcouru plus de 800 km entre Charleston et Lake Worth, où ils demeurent.
« Partout, ils disent : “Ne vous déplacez pas, restez où vous êtes”… Mais quand ils vont donner le go, ça va faire du monde sur la route et ce sera la cohue dans les postes d’essence ». Le couple n’a trouvé qu’une seule station d’essence fonctionnelle sur toute leur route, une fois rendu près de chez lui.
Irma, désormais rétrogradée au rang de tempête tropicale, a touché terre tôt dimanche dans l’archipel des Keys en tant qu’ouragan de catégorie 4 sur une échelle de 5, laissant craindre le pire pour Miami. Mais en plus de s’être affaiblie et d’avoir frappé la péninsule floridienne en catégorie 3, Irma a viré vers l’ouest, se dirigeant vers le nord-ouest de la Floride.
« C’est spectaculaire, mais pas catastrophique », témoigne à L’AFP Roberto Cuneo, un habitant de Miami Beach de 41 ans, qui a fait le choix de rester sur place malgré les appels à évacuer des autorités locales.
Comme lui, d’autres habitants restés chez eux évaluent avec curiosité et un certain soulagement les dégâts, alors que l’eau commence à se retirer de cette mégapole du sud-est de la Floride.
Les équipes de nettoyage étaient quant à elles à l’oeuvre depuis les premières heures de la journée pour débarrasser les rues des arbres, des postes d’électricité ou des panneaux de signalisation arrachés. Des vents allant jusqu’à 145 km/h ont balayé la ville.
50 MILLIARDS AU LIEU DE 100
Les prévisions établies vendredi par la firme Enki Research évaluaient les dégâts potentiels à quelque 100 milliards de dollars. Hier, Enki Research a réduit son estimation de la moitié, soit à 50 milliards de dollars.
De son côté, l’entreprise de modélisation des catastrophes Air Worldwide évaluait les coûts à environ 20 à 40 milliards de dollars, comparativement à 65 milliards initialement.