Plaidoyer pour une saine concurrence
Alors qu’à peine une poignée d’entreprises serait équipée pour construire des routes en béton au Québec, des entrepreneurs de la Capitale-nationale demandent au gouvernement de favoriser une saine concurrence en scindant l’appel d’offres à venir pour le mégachantier d’henri-iv.
Reconfiguration de bretelles, construction d’une dizaine de structures, élargissement et reconstruction de la chaussée en béton : l’autoroute Henri-iv s’apprête à subir dès 2018 une cure de jeunesse de l’ordre de 450 M$.
MINE D’OR
Cette mine d’or est toutefois loin de satisfaire des entrepreneurs de la Capitale-nationale rencontrés par Le Journal. Selon eux, seules « deux ou trois » compagnies posséderaient l’équipement nécessaire – dont le coût est évalué entre 1,5 et 2 M$ – pour construire des routes en béton. Et sans cette machinerie, les chances de remporter le contrat sont minces, soutiennent-ils.
« Le poids de la chaussée en béton sur l’ampleur du projet est important. Ça peut déterminer qui va avoir le projet », soutient un premier entrepreneur qui, à l’instar de nos autres sources, a requis la confidentialité étant donné le lien d’affaires qui l’unit au MTQ. « C’est certain que, pour nous, c’est presque déjà perdu d’avance », renchérit un second.
PAS DE CHANCE
Aucun d’entre eux n’attaque le choix du béton, qui serait en effet plus durable que l’asphalte. Ils souhaiteraient toutefois que le gouvernement écarte à tout le moins de son appel d’offres la portion qui touche le béton, pour leur donner une réelle chance de soumissionner.
« Sinon, on perd notre temps à compter sur ça », déplore un autre informateur.
Le ministère des Transports confirme avoir été informé par au moins un entrepreneur de ces préoccupations, mais il n’entend pas céder à ce mécontentement pour des raisons « logistiques et financières ».
Le porte-parole Guillaume Paradis estime que la concurrence est présente.
« Il y a différentes entreprises au Québec et dans les autres provinces qui peuvent soumettre des propositions lorsqu’on fait des chaussées en béton », explique-t-il, sans toutefois chiffrer le nombre d’entrepreneurs équipés pour effectuer ce type de travaux.