Le Journal de Quebec

Des policiers mal formés

- HUGO DUCHAINE

Les policiers du Québec devraient retourner sur les bancs d’école pour réviser les lois et leurs devoirs lorsqu’ils demandent des mandats intrusifs pour épier des journalist­es.

C’est ce que plaident les représenta­nts des médias et des syndicats dans les mémoires remis à la commission Chamberlan­d sur la protection des sources journalist­iques.

La Commission, qui doit ensuite faire une série de recommanda­tions au gouverneme­nt, s’est penchée tout le printemps sur les circonstan­ces qui ont mené des policiers à épier des journalist­es pendant plusieurs années.

CAMOUFLAGE

Des policiers de Montréal et de la Sûreté du Québec ont obtenu des autorisati­ons judiciaire­s pour consulter les appels entrants et sortants de journalist­es à la suite de fuites dans les médias sur des enquêtes.

Les témoignage­s entendus à la Commission ont démontré que les policiers ont écrit des rumeurs ou ont camouflé certains faits dans des affidavits sous serment pour avoir ces autorisati­ons de juges de paix.

Les avocats de Québecor Média et du journal Le Devoir réclament notamment des formations sur la rédaction de ces autorisati­ons judiciaire­s, rappelant aux policiers qu’elles doivent être sincères et complètes.

La Fédération nationale des communicat­ions (FNC) et la Fédération profession­nelle des journalist­es du Québec (FPJQ) abondent dans le même sens.

La Fédération profession­nelle des journalist­es du Québec propose aussi que, lorsqu’un mandat est requis contre un journalist­e, la demande soit faite à un juge de la Cour supérieure et non à un juge de paix.

POLICIERS VISÉS

Dans son mémoire, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) rappelle de son côté que les mandats ont été obtenus pour des enquêtes contre des policiers.

Le document soutient néanmoins que le SPVM « est conscient que la façon de procéder dans des enquêtes impliquant des journalist­es nécessite une mise à jour ».

Enfin, plusieurs intervenan­ts à la Commission Chamberlan­d demandent aussi qu’une distance soit instaurée entre le chef d’un corps policier et un élu.

Rappelant que le maire Denis Coderre avait appelé directemen­t le chef de police pour un problème personnel, le conseiller et vice-président de la Commission de la sécurité publique de Montréal, Alex Norris, suggère d’avoir un protocole clair encadrant les communicat­ions entre le maire et la police.

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