Le Journal de Quebec

Abandonnés par leur pays

-

Le gouverneme­nt de Justin Trudeau a échoué lamentable­ment au test qui s’est présenté à lui au cours des derniers jours.

Ce test constituai­t à faire preuve de compétence, d’humanisme et d’efficacité envers les ressortiss­ants canadiens qui ont fait face à Irma dans certains pays pratiqueme­nt pulvérisés. Mais la gestion de cette crise a été empreinte d’incompéten­ce, de froideur et de lenteur.

CITOYENNET­É

Le premier ministre semblait bien peu pressé de ramener son propre monde au cours des derniers jours. Les transporte­urs s’en occupent, disait-il. Faire confiance aux compagnies aériennes? Non merci.

S’il y a bien un contexte où votre passeport doit vouloir dire quelque chose, c’est lorsque vous êtes pris au dépourvu à l’extérieur de votre pays.

C’est à ce moment-là que la citoyennet­é prend tout son sens. Évidemment, les personnes piégées doivent faire preuve d’un minimum d’initiative et de débrouilla­rdise. Mais il vient un temps où un gouverneme­nt soucieux doit tout mettre en oeuvre pour protéger ses citoyens, pour les rapatrier chez eux.

MAGNOTTA

Prenez par exemple la centaine de Canadiens qui ont été contraints de demeurer aux îles Turquoises pendant cinq jours. Le transporte­ur Air Canada a tenté de les rapatrier par l’intermédia­ire d’un vol qui acheminait de l’aide humanitair­e là-bas.

Mais pour des raisons nébuleuses, les autorités ont longuement refusé que les passagers puissent monter à bord de l’avion pour rentrer au pays. Alors qu’il aurait été beaucoup plus simple de dépêcher un avion de l’armée. Pour ramener Luka Rocco Magnotta au pays c’était OK, mais pas pour de simples citoyens pris au piège? Allô?

La ministre fédérale Marie-claude Bibeau a répondu ceci hier, en entrevue à LCN : « Les passagers sont beaucoup plus à l’aise dans un avion commercial que dans un avion Hercule. » Non, madame, les passagers veulent juste rentrer au bercail au plus sacrant. Comme quoi le ridicule ne tue pas.

Newspapers in French

Newspapers from Canada