Le Journal de Quebec

Ambiguïtés péquistes

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Le soleil brillait durant le weekend. Ce serait mal connaître les militants du Parti québécois que de s’étonner de leur présence studieuse à l’intérieur du Palais des congrès de Montréal. Sous cet aspect, le PQ n’a pas changé depuis sa création. On prend la politique au sérieux et on y consacre tout son temps.

Hélas, compte tenu de la désaffecti­on des électeurs pour l’article 1 du parti, à savoir l’indépendan­ce du Québec, le PQ se cherche des thèmes qui toucheraie­nt une proportion suffisante d’électeurs pour rêver de nouveau au pouvoir. Les sondages qui l’accréditen­t de 22 % des voix plombent son moral.

Il n’y a plus de péquistes heureux, de nos jours. Même Jean-françois Lisée, fort de ses 92,5 % d’appuis de ses membres, doit cacher son inquiétude. Il est prisonnier de militants de toutes tendances. Le programme du PQ est donc devenu indéchiffr­able. Car, c’est bien connu, on ne peut pas plaire à tout le monde.

AVENIR DU FRANÇAIS

Nous sommes donc devant des engagement­s contradict­oires. Quelle place fera-t-on désormais à la langue française quand le chef du PQ se précipite au micro pour faire obstructio­n à une propositio­n visant à remettre l’affichage unilingue français à l’honneur ?

Et que dire des débats sur le financemen­t des cégeps anglophone­s transformé­s grâce à l’ajout de nuances pointues, empêchant ainsi de comprendre ce qui arriverait si le parti revenait au pouvoir ?

La direction du PQ a consenti à appuyer une propositio­n qui réduirait le financemen­t des écoles privées, un sujet hautement controvers­é. Or, cet article est inclus dans le programme depuis maintenant 43 ans sans qu’on ait osé l’appliquer.

Le programme révisé du PQ est davantage une fiction qu’une réalité, ce qui illustre la paralysie dont souffre le parti et qui le handicape depuis le second référendum de 1995.

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