Le pape demande à Trump d’épargner les « rêveurs »
AFP | Le pape François a demandé hier à Donald Trump de permettre à des centaines de milliers de jeunes sans-papiers de rester aux États-unis, mettant en doute les qualités de défenseur de la famille avancées par le président américain.
M. Trump a récemment abrogé un programme lancé par son prédécesseur Barack Obama qui protégeait 800 000 jeunes arrivés illégalement avec leurs parents quand ils étaient mineurs, appelés dreamers (rêveurs), en leur accordant un statut légal temporaire.
Interrogé sur cette décision dans l’avion qui le ramenait de Colombie, le pape a déclaré ne pas bien connaître la situation. « Mais arracher quelqu’un à sa famille n’apporte rien de bon, ni pour les jeunes ni pour la famille », a-t-il estimé.
ESPOIR
« J’ai cru comprendre que cette loi ne venait pas du Parlement, mais de l’exécutif, et si c’est le cas, je suis sûr qu’il y a de l’espoir qu’on y repense un peu », a-t-il ajouté.
« J’ai entendu le président des ÉtatsUnis parler : il se présente comme un homme pro-life (antiavortement). S’il est un bon pro-life, il comprend que la famille est le berceau de la vie et qu’il faut en défendre l’unité », a-t-il lancé.
Aux États-unis, la décision a suscité une levée de boucliers chez les démocrates, mais aussi dans une partie du camp républicain. M. Trump, dont la position reste entourée du plus grand flou, l’a assortie d’une forme de « sursis » de six mois et il a enjoint le Congrès à légiférer dans l’intervalle.
« STUPIDE »
Dans une autre pique, indirecte, à l’endroit du président américain, le pape argentin a cité la Bible pour qualifier de « stupide » quiconque remettrait en doute le réchauffement climatique.
« Ceux qui nient doivent aller voir les scientifiques et leur demander. Ces derniers sont très clairs, ils sont précis. Les effets du changement climatique sont visibles », a-t-il martelé.
«Et nous avons tous une responsabilité, tous. Certains petite, d’autres plus grande, mais chacun en a une, des politiques jusqu’en bas. On ne peut pas plaisanter là-dessus, c’est très grave. Ensuite il faut décider, et l’histoire jugera les décisions», a insisté le pape.