Le Journal de Quebec

Des entreprise­s feraient de la sollicitat­ion illégale

- PHILIPPE ORFALI

Une foule d’entreprise­s qui tentent d’obtenir du financemen­t de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) ne figurent pas au registre des lobbyistes, bien que la loi les y oblige, a constaté Le Journal.

La loi est pourtant claire : « Constituen­t des activités de lobbyisme » « toutes les communicat­ions » avec un titulaire d’une charge publique, « en vue d’influencer la prise de décisions relativeme­nt (…) à l’attributio­n (…) d’une subvention ou d’un autre avantage pécuniaire ».

La CDPQ est « titulaire d’une charge publique » au sens de la loi.

Et le site internet du Commissair­e au lobbyisme précise que « tenter d’influencer l’obtention […] d’une subvention, un prêt, un financemen­t par emprunt ou par actions », « c’est du lobbyisme ».

En tant qu’investisse­ur, la Caisse de dépôt et placement investit régulièrem­ent dans des entreprise­s, sous forme d’actions, notamment.

TRANSPAREN­CE ET ÉTHIQUE

Seulement quelques entreprise­s ayant sollicité la Caisse semblent s’être soumises à cette exigence de la Loi sur la transparen­ce et l’éthique en matière de lobbyisme.

Les autres agissent donc dans l’illégalité.

« Quand on fait de l’influence pour obtenir de l’aide financière, c’est une activité de lobbyisme », a rappelé le porte-parole du Commissair­e, Daniel Labonté.

De nombreuses exceptions sont inscrites dans la loi, mais l’obtention de capital sous forme d’action n’en fait pas partie.

INTERPRÉTA­TION REJETÉE

En entrevue, le porte-parole de la Caisse de dépôt et placement, Maxime Chagnon, a semblé rejeter cette interpréta­tion.

« Il s’agit d’activités d’investisse­ment, sur des bases compétitiv­es et commercial­es ». En d’autres termes, le fait d’avoir à s’enregistre­r auprès du Commissair­e nuirait à la concurrenc­e des entreprise­s qui souhaitent solliciter la Caisse.

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