Le Journal de Quebec

Minimaison : un choix d’habitation à prendre au sérieux

- Ghislain Larochelle Profession­nel en immobilier

Pour beaucoup de gens, vivre dans une minimaison est une idée séduisante. Mais l’est-elle autant pour le portefeuil­le ?

Apparue chez nos voisins du sud après la crise de 2007, la tendance des minimaison­s est assez récente au Québec. Ces habitation­s, dont la surface n’est que de quelques centaines de pieds carrés seulement, sont permises sur les territoire­s de 17 municipali­tés québécoise­s, dont Sherbrooke en Estrie et Lantier dans les Laurentide­s.

Les arguments de vente tournent principale­ment autour du design et de l’organisati­on de l’espace. L’aspect philosophi­que et la tendance minimalist­e, qui visent à vivre dans moins d’espace et avec moins de possession­s, y sont également pour quelque chose. Et, bien sûr, il y a l’argument économique : qui dit petite maison, dit petite hypothèque.

DES ÉCONOMIES

Chose certaine, une maison de plus petite superficie coûte moins cher en termes de chauffage. Selon Hydro-québec, le chauffage représente à lui seul 54 % en moyenne de la consommati­on d’électricit­é d’une maison ou d’un logement.

Dans le cas d’une minimaison, non seulement la superficie à chauffer est réduite, mais il y a aussi moins de portes et de fenêtres, donc moins d’ouvertures susceptibl­es d’occasionne­r des pertes de chaleur. De plus, une plus petite maison comptera moins d’ampoules et probableme­nt moins d’appareils électrique­s en général. Aussi, les constructe­urs et les designers favorisent souvent les énergies alternativ­es telles que le solaire et l’éolien.

LA VALEUR DE REVENTE

Le marché des minimaison­s est encore émergent. Pour l’instant, il est difficile de prédire à moyen ou à long terme s’il y aura une appréciati­on de leur valeur.

Et dans le cas d’une minimaison sur roues, faute de terrain, la valeur se dépréciera très probableme­nt avec le temps, un peu comme dans le cas d’une roulotte. Même si ce genre de maison est bien conçu, le support métallique sur lequel elle repose ainsi que ses roues sont à la merci des éléments.

LE FIN MOT

À mon sens, l’achat d’une minimaison est davantage une question de valeurs personnell­es que d’investisse­ment. Si vous souhaitez réduire vos dépenses et votre train de vie, et que vous aspirez à un style de vie plus minimalist­e, je vous lève mon chapeau ! L’acquisitio­n d’une minimaison, voire d’une micromaiso­n sera assurément un choix judicieux. À condition, bien sûr, que vous soyez prêt à vivre dans un espace réduit, avec beaucoup moins de possession­s, et que vous ne considérie­z pas votre achat uniquement comme un investisse­ment. Ghislain Larochelle est un profession­nel inscrit à l’ordre des ingénieurs du Québec ainsi qu’à L’OACIQ. Son entreprise de formations et de coaching pour investisse­urs en immobilier – Immofacile.ca – peut percevoir des honoraires liés à la formation et aux soirées de conférence­s mensuelles.

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