Le Journal de Quebec

La saga Radulov : qui dit vrai ?

Marc Bergevin prétend que l’offre du Canadien était sur la table avant le 1er juillet

- Jonathan Bernier l ∫ Jbernierjd­m jonathan.bernier@quebecorme­dia.com

Le départ d’alexander Radulov pour Dallas a fait couler beaucoup d’encre au cours de l’été. Et il semble qu’on ne soit pas près d’assister à la fin de cette saga.

Le 3 juillet, l’attaquant russe acceptait les modalités d’une entente de 31,25 M$ sur cinq ans avec les Stars. Au moment d’expliquer les raisons qui l’ont incité à accepter cette propositio­n, Radulov avait déclaré que cette offre était arrivée sur la table avant celle du Canadien. Et que c’est en apprenant ce que son homologue de Dallas était prêt à consentir à son attaquant que Bergevin s’est décidé à égaler l’offre.

Mais ce dernier a assuré que cette version de l’histoire n’était pas véridique.

« Il a dit plusieurs choses, mais ce n’étaient pas les bons faits », a martelé le directeur général du Canadien en marge du tournoi de golf annuel de l’équipe.

« L’offre était sur la table avant même que Dallas n’entre dans le portrait. Je respecte la décision d’alexander, c’était son choix à lui. Notre propositio­n était très alléchante puisqu’il a finalement accepté la même à Dallas. »

Qui dit vrai dans toute cette histoire ? Radulov ou Bergevin ? Difficile à dire.

Certains soutiendro­nt qu’il ne faut jamais faire confiance aux joueurs russes, car ils ont la réputation de s’expatrier en Amérique pour une simple question d’argent. Toutefois, le DG du Canadien n’est pas blanc comme neige lui non plus.

Le mystère entourant la blessure de Carey Price en est un bon exemple. Dans le dossier de la transactio­n de P.K. Subban, Bergevin a dû être bombardé de questions avant d’admettre que le défenseur n’était pas un intouchabl­e et qu’il avait reçu des coups de fil pour s’enquérir de sa situation.

UN COUSSIN DE 8,4 M$

Là où Bergevin a raison, c’est qu’il faut regarder vers l’avant. Au moins, le Canadien n’aura pas tout perdu dans ce départ de l’attaquant de 31 ans vers le pays des cowboys.

À l’heure actuelle, Bergevin bénéficie d’un coussin de 8,4 M$ sous le plafond salarial. Un montant qu’il n’est évidemment pas prêt à jeter par la fenêtre.

« Je regarderai encore pour améliorer l’équipe. C’est certain qu’avec une masse salariale plus petite, c’est un atout, a déclaré le directeur général du Canadien. C’est bien d’avoir cette liberté, mais aujourd’hui il n’y a pas de joueurs disponible­s. Je ne vais pas dépenser juste pour dépenser. »

Bref, ne vous attendez pas à une transactio­n spectacula­ire d’ici au premier match du Tricolore, le 5 octobre, à Buffalo.

LA STRATÉGIE DES HURRICANES

D’ailleurs, Bergevin n’est pas le seul à se montrer plus tranquille pendant les camps d’entraîneme­nt. Depuis quelques années, il semble que ce soit la norme partout dans le circuit Bettman.

« C’est en raison du plafond salarial, a-t-il expliqué. Tu construis ton équipe au cours de l’été, au repêchage ou au 1er juillet. Il y a moins de mouvement par la suite en raison de la masse salariale. »

Et ce sont souvent les équipes qui sont proches de la limite qui tentent de bouger pour se dégager d’un contrat qu’elles considèren­t comme un boulet. Advenant un coup de fil d’un confrère se trouvant dans cette situation, Bergevin aurait un beau jeu en mains. Il pourrait certaineme­nt envisager de le soulager à condition que le boulet vienne avec une récompense alléchante.

C’est la stratégie qu’avait utilisée Ron Francis, des Hurricanes, en juin 2016. Il avait accepté de dégager Stan Bowman et les Blackhawks du lourd contrat de Bryan Bickell à condition que le jeune Teuvo Teräväinen fasse partie de la transactio­n.

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PHOTO D’ARCHIVES, LE JOURNAL DE MONTRÉAL Depuis qu’alexander Radulov a accepté l’offre contractue­lle des Stars de Dallas plutôt que celle du Canadien, les deux parties ont différente­s versions des faits.
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