Le conte de fées de Guillermo del Toro
TORONTO – Le cinéaste mexicain Guillermo del Toro ( Le labyrinthe de Pan) a revisité à sa manière le conte de fées La belle et la bête avec son nouveau film The Shape of Water, qui a été présenté au Festival de Toronto hier, deux jours après avoir remporté le Lion d’or de la Mostra de Venise.
The Shape of Water, un conte fantastique aussi envoûtant que touchant, raconte une histoire d’amour entre une jeune femme de ménage muette (Sally Hawkins) et un monstre aquatique d’apparence quasi humaine qui a été capturé par des scientifiques et qui est gardé en observation dans un laboratoire secret de Baltimore, au début des années 1960.
Ce film d’une grande beauté réunit le meilleur du cinéma de Guillermo del Toro : de la magie, de la poésie, des personnages singuliers et un monstre attachant.
« Je voulais faire un film qui avait une facture classique, a expliqué hier le cinéaste mexicain en soulignant qu’il avait voulu rendre hommage au cinéma de l’âge d’or d’hollywood.
«J’ai abordé ce film comme une comédie musicale, en quelque sorte. »
UNE JOURNÉE FOLLE
Avec beaucoup d’humour, Guillermo del Toro a raconté la journée folle qu’il a vécue samedi quand il a appris qu’il allait remporter le prestigieux Lion d’or de Venise :
«Ça a commencé quand j’étais en train de déjeuner le matin à Los Angeles. J’ai reçu un appel de gens me disant qu’il fallait que je retourne à Venise le plus vite possible. J’ai eu le temps de sauter dans l’avion pour faire une dizaine d’heures de vol, puis 45 minutes de bateau à Venise. J’ai pris une douche, j’ai enfilé un costume et on m’a emmené à la cérémonie de remise de prix.
«Mais finalement, ç’a été un des moments les plus émouvants de ma carrière. Dans ce métier, il y a des moments où l’on a envie d’essayer quelque chose de différent. Parfois, ce genre de décision s’avère payant, parfois non. Mais quand ça marche, c’est extrêmement gratifiant. Et c’est ce qui s’est produit avec ce film.»