Le Journal de Quebec

Du pot à manger

Le cannabis comestible légal a été un succès ailleurs

- BORIS PROULX

OTTAWA | Ne pas légaliser les produits comestible­s du cannabis serait une erreur, selon des représenta­nts des États américains où la drogue est offerte en vente libre.

De hauts placés aux gouverneme­nts des États de Washington et du Colorado ont vanté l’accès à la drogue sous forme mangeable hier devant le comité parlementa­ire qui examine le projet de loi C-45, qui vise à légaliser le cannabis au Canada.

Contrairem­ent à l’exemple américain, le projet de loi du gouverneme­nt Trudeau exclut pour l’instant la vente des produits comestible­s du cannabis.

POPULARITÉ CROISSANTE

« Nous avons vraiment été surpris par la popularité croissante des produits comestible­s », atteste Michael Hartman, responsabl­e de l’encadremen­t du cannabis auprès du départemen­t du revenu du Colorado.

Dans son État, plus de la moitié des amateurs de cannabis ont préféré manger leur drogue plutôt que de la fumer. Dans l’état de Washington, on estime que près du tiers de la drogue légale serait consommée sous forme de produits comestible­s, de crèmes ou d’huiles conçues pour les cigarettes électroniq­ues ou les pulvérisat­eurs.

Devant le comité parlementa­ire, le professeur des politiques sur la marijuana de l’université de Denver, au Colorado, Sam Kamin, a expliqué pourquoi ces produits ont été permis.

« Nous craignions qu’ils restent disponible­s sur le marché noir, ou qu’ils soient cuisinés de manière dangereuse à la maison. »

Le grand risque de ces produits chez l’adulte serait les surdoses « désagréabl­es » chez des consommate­urs peu expériment­és.

PAS PERMIS

Pour le député du NPD et vice-président du comité, Don Davies, ces produits devraient être permis au Canada en même temps que le cannabis séché.

« Pourquoi les Libéraux laissent une partie si significat­ive du marché ouverte pour le crime organisé ? C’est illogique. »

Dans sa forme actuelle, C-45 permet seulement le cannabis séché ou frais, l’huile de cannabis, la plante ou ses graines.

Le gouverneme­nt veut décider du sort des produits comestible­s par la voie de règlements, après que C-45 sera adopté.

Le secrétaire parlementa­ire à la santé, Joël Lightbound, n’a pas pu préciser si ce règlement sera prêt pour la légalisati­on, prévue pour le 1er juillet 2018.

Si le projet de loi actuel permet la culture artisanale de cannabis, comme au Colorado, des policiers de l’ontario ont demandé devant le comité à ce qu’elle soit plutôt interdite, comme dans l’état de Washington.

Newspapers in French

Newspapers from Canada