Il enlève son fils de six ans
Ugo Fredette s’était beaucoup investi à produire un documentaire sur l’enlèvement de Cédrika Provencher
Le producteur d’un documentaire sur la disparition de la petite Cédrika Provencher et d’autres films consacrés à des enlèvements et des assassinats était recherché hier soir par la police après avoir enlevé son fils de 6 ans.
Ugo Fredette aurait quitté le domicile familial situé à Saint-eustache en fin de journée, en emmenant son fils Louka, à bord d’une camionnette blanche de marque Ford.
Par ailleurs, une femme qui pourrait être sa compagne et la mère de l’enfant a été retrouvée morte dans la maison. Elle aurait été poignardée. La Sûreté du Québec (SQ) affirmait hier que cette mort pourrait être liée à l’enlèvement du petit Louka Fredette.
C’est un enfant qui aurait alerté un passant devant le domicile du couple, à l’heure du souper. Ce passant aurait ensuite prévenu la police.
La SQ a déclenché à 17 h 35 une Alerte Amber. Comme le montre une image prise par une caméra de surveillance, Ugo Fredette a ensuite été aperçu au Walmart de Saint-eustache autour de 19 h (photo).
« Notre priorité est de retrouver l’enfant en santé », a indiqué Audrey-anne Bilodeau, de la SQ.
Quatre enfants vivaient avec le couple. Il était impossible hier soir de savoir où se trouvaient les trois autres enfants, ni si Ugo Fredette était bien leur père ou s’ils provenaient d’une précédente union.
CHOC
La nouvelle a créé une onde de choc dans l’entourage du producteur et en particulier chez ceux qui avaient travaillé à ses côtés sur la disparition de Cedrika Provencher.
Le grand-père de Cédrika Provencher a d’ailleurs tenté de raisonner Fredette en publiant un message sur Facebook.
« Te connaissant, je fais appel à ton coeur de père, ne commets pas l’irrémédiable, remets ton enfant aux policiers sans plus tarder pour qu’il soit en toute sécurité », écrivait-il.
« Je n’ai pas de mots, déclarait Nynon Fortin, qui gérait un groupe Facebook sur Cédrika Provencher avec Ugo Fredette depuis 2012. Il faut vraiment qu’il soit en détresse. »
TENSIONS
L’homme traversait, d’après plusieurs témoins, une période délicate sur le plan familial.
Une bénévole ayant travaillé aux côtés d’ugo Fredette sur le documentaire Cédrika, France David, a recueilli il y a un mois ses confessions.
« Un matin à 5 h, il m’a demandé de l’appeler, car il n’allait pas bien, raconte la femme. Il m’a expliqué qu’il était séparé et que sa blonde lui reprochait d’être trop absent et d’être un mauvais père. Il m’a beaucoup parlé de son fils Louka et de combien il l’aimait. Sa voix tremblait, il semblait très nerveux, je ne l’avais jamais vu comme ça. »
Une voisine, qui tient à garder l’anonymat, a indiqué au Journal que la police avait été appelée au domicile du couple il y a quelques semaines.
ÉMOTIF
Par ailleurs, plusieurs parents auraient retiré leurs enfants de la garderie que tenait à son domicile la compagne de Fredette en raison des tensions que traversait le couple.
Une femme l’ayant fréquenté sur le tournage de 7 femmes et tenant à garder l’anonymat par crainte de représailles le décrit comme quelqu’un de « très sensible » et « émotif ».
« Il arrivait qu’on le taquine et certaines choses pouvaient d’un coup le rendre très triste, se rappelle-t-elle. Mais je ne voyais rien de méchant en lui, je lui faisais pleinement confiance. »
-Avec la collaboration d’amélie St-yves et Vincent Larin