Climat malsain
À la séance du conseil municipal, lundi, Anne Guérette s’est encore une fois fait tourner au ridicule par le maire et des conseillers d’équipe Labeaume. Une pratique récurrente qui s’avère aussi très agaçante.
Chaque fois, il y a de quoi se demander comment la cheffe de l’opposition sortante et cheffe de Démocratie Québec peut faire pour garder son calme. Pendant qu’elle parle, il arrive souvent que des conseillers d’équipe Labeaume (ÉL) – qui comptent pour 18 sur 21 – chuchotent et rient, un comportement qui manque de respect.
Puis, vient l’enfilade de répliques de ces mêmes conseillers et du maire, qui renchérissent à tour de rôle à coups d’arguments plantés. Disons que ce spectacle ringard n’est pas pour contribuer à faire avancer les débats de façon constructive. Faut-il le rappeler, le rôle de l’opposition consiste précisément à poser des questions et à relever les faiblesses de l’administration.
On reproche souvent à Mme Guérette son caractère trop fort. Dans les circonstances, il lui en faut beaucoup, tout comme une bonne dose de courage, pour demeurer concentrée et se maîtriser les soirs de conseil. C’est d’autant plus vrai qu’elle se retrouve désormais isolée, aux côtés de ses collègues démissionnaires, Yvon Bussières et Paul Shoiry. Ceuxci ne lèvent plus le petit doigt pour se porter à sa défense.
VIEUX EXEMPLES
Hier, Mme Guérette a justement voulu dénoncer le climat malsain qui règne à l’hôtel de ville. Elle s’y est toutefois prise d’une étrange façon, en ressassant de vieux exemples de sorties inappropriées – qui le sont toujours autant, mais qui sont connues – du maire. Ça doit être que Régis Labeaume s’est calmé depuis.
Il n’y avait pas non plus à mon sens de menaces dans les courriels échangés avec le maire, comme l’a prétendu Mme Guérette. Tout au plus s’agissait-il de messages méprisants de part et d’autre. Rien qui méritait de crier au loup, une tendance à l’exagération qu’elle aurait avantage à éviter.
Une sortie sur le climat malsain aurait été plus efficace en utilisant des exemples plus récents et concrets. Elle aurait aussi pu en discuter avec les gens d’affaires qui n’osent plus parler publiquement de peur de subir les foudres du maire. Une prochaine fois, peut-être.