L’éducation à la sexualité présente dans 165 écoles
Moins de 10 % des écoles québécoises participent au projet-pilote
Le nombre d’écoles qui participent au projet-pilote sur l’éducation à la sexualité est passé d’une quinzaine à 165 cette année, ce qui représente toutefois moins de 10 % des établissements scolaires de la province.
Au cabinet du ministre, Sébastien Proulx, on affirme qu’il s’agit d’une « bonne nouvelle » tout en soulignant que le ministre aurait souhaité que les 72 commissions scolaires emboîtent le pas dès cette année. Environ le tiers d’entre elles, soit 26, ne participent pas au projet-pilote alors qu’une étude publiée mardi indique que les comportements sexuels à risque sont en hausse chez les jeunes adultes québécois.
NOUVEAU PROGRAMME
Il y a deux ans, le ministère de l’éducation a mis sur pied un nouveau programme d’éducation à la sexualité qui a d’abord été testé dans une quinzaine d’écoles, de la maternelle à la cinquième secondaire. Il ne s’agit pas d’un nouveau cours, mais plutôt d’apprentissages qui doivent être intégrés dans le parcours scolaire des jeunes à raison de 5 à 15 heures par année.
En avril, le ministre Proulx a affirmé vouloir rendre l’éducation à la sexualité obligatoire dans toutes les écoles à la rentrée 2018, tout en invitant les établissements à participer au projet-pilote sur une base volontaire cette année.
À la Fédération des syndicats de l’enseignement, sa présidente Josée Scalabrini n’est pas surprise « qu’il y ait si peu d’écoles qui ont levé la main » pour participer au projet-pilote.
BILAN MITIGÉ
Le bilan de la première année d’implantation de l’éducation à la sexualité a été mitigé, rappelle-t-elle. Selon un rapport produit par le ministère de l’éducation le printemps dernier, les projets-pilotes se sont heurtés à de nombreux écueils, notamment à cause d’un manque de formation, de préparation et de matériel. « Si on est sérieux et si on veut ramener ce courslà, ça va prendre des conditions gagnantes », affirme Mme Scalabrini.
À l’association des sexologues du Québec (ASQ), on voit dans ces chiffres une « nette progression » par rapport à l’an dernier, tout en s’interrogeant sur le manque de mobilisation dans une « grande majorité » d’écoles.
« Comment ça se fait qu’il y ait des écoles qui restent en marge ? Pourquoi les écoles ne se sentent-elles pas prêtes ? » lance le responsable de ce dossier à L’ASQ, Alain Gariépy.
À la Fédération des commissions scolaires, on explique qu’il faut trouver les ressources pour enseigner ce contenu, ce qui représente des « embûches » à certains endroits.