Le Journal de Quebec

Leur firme pourrait perdre ses contrats

Québec va examiner si SMI, dont deux dirigeants ont été arrêtés mardi, peut encore avoir des deniers publics

- — Avec la collaborat­ion de Andrea Valeria Jean-louis Fortin JLFORTINJD­M

Une des plus grosses firmes de génie-conseil du Québec pourrait perdre le droit d’obtenir des contrats publics, parce que deux de ses principaux dirigeants sont accusés de corruption.

Québec a entrepris hier des vérificati­ons pour déterminer si le Groupe SM internatio­nal (SMI) et ses filiales pourront continuer de faire affaire avec le gouverneme­nt et les villes.

Le président fondateur de SMI, Bernard Poulin, a été arrêté mardi par l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC), tout comme Dany Moreau, vice-président Infrastruc­tures de l’entreprise.

Les deux hommes sont accusés de fraude, complot et corruption dans les affaires municipale­s, pour leur participat­ion alléguée à un réseau de partages de contrats publics à la Ville de Montréal totalisant 160 M$. Six autres personnes ont aussi été arrêtées, dont l’ex-président du comité exécutif Frank Zampino, qui était jadis l’homme de confiance de l’ancien maire Gérald Tremblay.

Contrairem­ent à Zampino, c’est la première fois que Poulin, 66 ans, fait face à la justice dans une affaire de corruption alléguée. L’entreprise que l’ingénieur et homme d’affaires a fondée en 1972 est devenue une des plus importante­s au Québec. Selon son site web, elle compte 1000 employés et ses projets en cours totalisent 18 G$.

142 CONTRATS À MONTRÉAL

SMI fait notamment des affaires d’or au municipal. La Ville de Montréal, que Poulin et Moreau sont accusés d’avoir fraudée entre 2001 et 2009, a accordé au moins 142 contrats totalisant près de 61 M$ à SMI ou ses filiales depuis 2012.

Trois de ces contrats ont été octroyés en août dernier. Leur légalité n’est pas contestée actuelleme­nt, mais «si des irrégulari­tés sont constatées, le contrôleur général recommande­ra que des mesures soient prises», explique le porte-parole Gonzalo Nunez.

Le ministère des Transports, le ministère des Ressources naturelles et la Commission scolaire de Montréal figurent aussi parmi les clients de SMI.

C’est l’autorité des marchés financiers (AMF) qui détermine si une entreprise a le droit de conclure des contrats publics. SMI avait le feu vert gouverneme­ntal depuis 2014, mais ce laissez-passer est maintenant compromis.

Hier, Sylvain Théberge, porte-parole de cette organisati­on, a confirmé à notre Bureau d’enquête que L’AMF a transmis le dossier de SMI à la division vérificati­on de L’UPAC pour que son cas soit réévalué.

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PHOTO AGENCE QMI, MAXIME DELAND Bernard Poulin, photograph­ié mardi soir à sa sortie du quartier général de la SQ.
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