Le policier du SPVQ n’a pas été « téméraire »
Le président du comité de déontologie délibère
L’avocat du policier Charles-scott Simard demande à « détruire le mythe » selon lequel son client a tiré un gaz irritant en plein visage d’une manifestante et soumet au comité de déontologie qu’il n’a pas été « téméraire » dans l’utilisation de son arme.
C’est ainsi que s’est terminée la longue audition du policier du SPVQ Charles-scott Simard devant la déontologie policière. Le préposé aux irritants chimiques fait face à deux accusations de ne pas avoir utilisé son arme avec prudence et discernement lorsqu’il a tiré en direction de Naomie Tremblay-trudeau, en mars 2015, devant l’assemblée nationale.
« SITUATION À RISQUE »
Lors de sa plaidoirie, l’avocat Robert Deblois a d’abord dit que la manifestante « s’est placée volontairement dans une situation à risque », en se trouvant devant la ligne de policiers en compagne de manifestants masqués. L’avocat a ajouté que le policier Simard a « agi consciencieusement » étant donné que la manifestation dégénérait.
« Dans le contexte, l’agent Simard n’avait pas trois heures pour prendre sa décision », indique Me Deblois. Il rappelle que le policier a visé « un groupe de personnes » et qu’il fallait « détruire le mythe » que Naomie Tremblay-trudeau était visée.
« Nulle part il est fait mention de distance minimale » lors de l’utilisation de muzzle blast, l’arme utilisée lors de la manifestation du 26 mars 2015. L’agent Simard n’a donc pas été « téméraire » dans l’utilisation de celle-ci.
GESTE DANGEREUX
« On ne peut pas ignorer le fait que sur courte distance, c’est dangereux », a fait valoir pour sa part la procureure du commissaire à la déontologie, Fanny Roy. « C’est un muzzle blast, il y a un blast », a plaidé Me Roy.
Me Roy « ne croit pas » qu’il n’a jamais été question de distance lors des formations des préposés aux irritants chimiques du SPVQ. « Il y a une évidence », croit-elle.
« Qu’il l’ait visée ou non, on est ici [en déontologie] parce qu’il a tiré de façon imprudente », a complété l’avocate du commissaire.
Le président du comité Pierre Gagné a pris la cause en délibéré. Aucune date n’a été évoquée pour rendre son jugement.