Le Journal de Quebec

Maria sème la mort sur son passage

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SAN JUAN | (AFP) Rues inondées, voitures à la dérive, toitures et arbres arrachés : le passage de l’ouragan Maria a dévasté le territoire américain de Porto Rico, totalement privé d’électricit­é hier, après avoir ravagé la veille la Guadeloupe et la Dominique où les autorités ont recensé neuf décès.

En Guadeloupe, au moins deux personnes sont mortes et deux autres sont portées disparues en mer après le passage de Maria mardi. L’état de « catastroph­e naturelle » sera « signé samedi », a annoncé hier le premier ministre français Edouard Philippe.

À quelques dizaines de kilomètres au Sud, sept personnes ont perdu la vie sur l’île de La Dominique, elle aussi totalement ravagée mardi par Maria.

« Il est difficile de déterminer le nombre de décès, mais pour l’instant sept morts, causées directemen­t par l’ouragan, sont confirmées », a annoncé Hartley Henry, conseiller principal du premier ministre Roosevelt Skerrit.

« Le premier ministre craint que ce bilan s’alourdisse », a-t-il ajouté, alors que les communicat­ions restent très difficiles avec l’île, où au moins deux missions de secours ont dû être avortées en raison des vents violents.

Des images aériennes montrent une partie de La Dominique jonchée de débris, notamment de toitures arrachées. Un vol de reconnaiss­ance a permis au Centre des situations d’urgence des Caraïbes (CDEMA) d’estimer les dommages à « 70-80 % des constructi­ons » selon son directeur, Ronald Jackson.

L’ouragan, qui oscillait entre les catégories 4 et 5 (le maximum), a ensuite continué sa route dévastatri­ce vers le Nord-ouest, et frappé de plein fouet Porto Rico hier matin, privant totalement l’île d’électricit­é.

Dans l’après-midi, il a cependant perdu en intensité redevenant un ouragan de catégorie deux sur une échelle de cinq, selon le Centre américain des ouragans (NHC).

DÉVASTATIO­N ABSOLUE

« L’île est sans courant et les communicat­ions sont réduites », a assuré Ricardo Castrodad, un porte-parole des gardecôtes de Porto Rico.

La dévastatio­n est « pratiqueme­nt absolue » a témoigné en pleurs la maire de la capitale San Juan, Carmen Yulin Cruz, dans un refuge de la ville, ajoutant que « de nombreuses parties de San Juan sont complèteme­nt inondées ».

« Notre vie telle que nous l’avons connue a changé », a-t-elle assuré.

« Quand les vents ont commencé à souf- fler fort (...), nous avons dû monter aux deuxième et troisième étages avec toutes nos affaires et les chiots », a raconté par téléphone à L’AFP, Suzette Vega, une habitante de 49 ans qui a trouvé refuge avec 1200 personnes dans une salle de concert de San Juan.

« Quand j’ai levé les yeux, j’ai vu le toit trembler comme une feuille. J’ai demandé “Mais il est en carton” ? On m’a répondu “Non, c’est du ciment” », a-t-elle ajouté.

PIRE QU’IRMA

« C’est la tempête la plus dévastatri­ce du siècle ou de l’histoire moderne (...). Qui sait ce que seront les dégâts », a déclaré mercredi matin sur la chaîne CNN le gouverneur de Porto Rico, Ricardo Rossello, disant craindre des dommages bien plus importants que ceux causés par l’ouragan Irma, il ya à peine dix jours.

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1. Des habitants de Roseau en Dominique marchent dans une jonchée des débris laissés par l’ouragan. 2. Des vents de plus de 200 km/h ont balayé Porto Rico.
3. Une femme traverse une rue inondée dans la ville de Puerto Nuevo à Porto Rico.
PHOTOS AFP 1 1. Des habitants de Roseau en Dominique marchent dans une jonchée des débris laissés par l’ouragan. 2. Des vents de plus de 200 km/h ont balayé Porto Rico. 3. Une femme traverse une rue inondée dans la ville de Puerto Nuevo à Porto Rico.
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