Le PLQ et la CAQ refusent de critiquer l’espagne
Plusieurs arrestations et des saisies de bulletins de vote en Catalogne
La CAQ et le PLQ refusent de critiquer le gouvernement espagnol, qui a commandé la perquisition et des arrestations en lien avec la tenue d’un référendum en Catalogne.
« Nous laissons le processus du vote suivre son cours. Nous suivons la situation de très près, mais nous ne nous immiscerons pas dans un processus qui se trouve dans un autre pays », a affirmé la ministre des Relations internationales Christine St-pierre hier, à l’entrée du conseil des ministres.
Ce point de vue est aussi partagé par François Legault : « Je comprends que ce n’est pas au Québec ou au Canada à se mêler de négociations entre Madrid puis Barcelone », a lancé le chef caquiste, au matin.
La garde civile espagnole a confirmé hier avoir arrêté treize hauts responsables de l’exécutif du gouvernement indépendantiste de la région de Catalogne et procédé à 22 perquisitions.
Elle a aussi saisi plusieurs millions de bulletins de vote qui devaient servir au référendum d’autodétermination des Catalans, prévu le 1er octobre. Madrid juge la tenue de cette consultation illégale.
François Legault ne veut toutefois pas juger qui que ce soit dans ce débat. « On aimerait ça qu’ils s’entendent sur la forme que prendrait le référendum, mais ce n’est pas à nous à aller dire : une des parties a raison puis l’autre partie n’a pas raison, là, écoutez, ce n’est pas notre rôle », a-t-il dit.
« IL Y A PEUT-ÊTRE DES SOUVERAINISTES QUI VONT TROUVER AUJOURD’HUI QU’OTTAWA EST PAS MAL MOINS MÉCHANT QUE MADRID » – François Legault
« INACCEPTABLE », DIT LISÉE
M. Legault estime d’ailleurs que les souverainistes québécois doivent aujourd’hui reconnaître qu’ottawa est moins dur envers les indépendantistes que Madrid. « Il y a peut-être des souverainistes qui vont trouver aujourd’hui qu’ottawa est pas mal moins méchant que Madrid », a-t-il lancé.
Le chef péquiste Jean-françois Lisée croit au contraire que les évènements sont en train « de dégénérer » en Catalogne. « Le refus du gouvernement espagnol de laisser les démocrates catalans tenir une consultation sur leur avenir est inacceptable », a-t-il dit.
« Nous ne nous prononçons pas sur le fait que les Catalans doivent dire oui ou non. Nous n’avons pas à dire si l’espagne doit respecter ou non le résultat du référendum, mais empêcher par la force policière la tenue d’une consultation par un gouvernement élu, en Catalogne, c’est inacceptable et ça doit être dénoncé », a lancé M. Lisée.
Il croit que le gouvernement du Québec, historiquement proche de la Catalogne, doit publiquement offrir son soutien. « Nous ne demandons pas à M. Couillard puis à Mme St-pierre d’être pour l’indépendance de la Catalogne, ça ne les regarde pas. On demande à Mme St-pierre puis à M. Couillard d’être pour la démocratie et d’être contre la violence d’états qui empêchent la démocratie. C’est la moindre des choses », a-t-il dit.
Même son de cloche du côté de Québec solidaire. « Ça nous inquiète, et on ne comprend pas pourquoi notre premier ministre persiste à dire : je ne veux pas m’en mêler, alors que, dans les faits, c’est un droit fondamental, le droit à l’autodétermination des peuples, qui est inscrit et reconnu au niveau international », a lancé la députée Manon Massé.