Le Journal de Quebec

Montréal pourrait nous supplanter

Il souhaite une forte majorité pour pouvoir rivaliser avec Montréal

- Stéphanie Martin l Smartinjdq

Les gens de Québec doivent réélire leur maire avec une forte majorité pour que la capitale conserve son poids politique devant Montréal, qui reprend le dessus, affirme Régis Labeaume.

« Dans ce que je vais proposer [comme projets], il n’y a pas juste moi. Il y a des gouverneme­nts impliqués. Et je reviens au fameux poids politique. Si vous voulez qu’on ait du poids politique, pensez-y. Parce qu’il commence à y en avoir ailleurs pas mal plus qu’à Québec actuelleme­nt. Il va falloir qu’on voie à nos affaires parce que Denis [Coderre] travaille bien à Montréal. »

En entrevue éditoriale au Journal, le maire sortant ne passe pas par quatre chemins. Pour lui, Québec a profité de la « faiblesse » politique de Montréal pendant le règne de Gérald Tremblay. « À un moment donné, à Québec, on était vraiment hot, pendant que Gérald était pris et qu’il y avait la magouille là-bas. »

Mais la donne est en train de changer, dit-il, se défendant de vouloir alimenter la guerre Québec-montréal. « Si on ne s’occupe pas de nos affaires, c’est une grosse possibilit­é [que la région de Montréal reprenne le dessus] ». Elle peut d’ailleurs compter sur l’appui de plusieurs ministres. « C’est normal, ils travaillen­t pour leur patelin et c’est ben correct. »

« ON VA DEVOIR SE BATTRE »

Denis Coderre vient de promettre le prolongeme­nt de la ligne bleue du métro de Montréal, souligne M. Labeaume, et le maire de Montréal pourrait aller piger dans la cagnotte réservée par les gouverneme­nts pour le transport collectif, pendant que Québec réfléchit toujours à un projet de transport structuran­t.

« Il faut que les gens pensent qu’on va devoir se battre pour tout dans l’avenir. » Il a fallu « mordre » pour décrocher les engagement­s totalisant presque 1 milliard $ pour l’élargissem­ent de Robert-bourassa, Laurentien­ne et Henri-iv, jure le politicien. Car dans les « hautes sphères gouverneme­ntales », on croit qu’il n’y a pas de trafic à Québec, déplore-t-il. C’est grâce à son « sale caractère » si Québec a eu ce qu’elle voulait, dit-il.

Pour Régis Labeaume, le poids politique se mesure en pourcentag­e de votes. « C’est le score qui donne le poids politique. » Sans dire qu’il serait insatisfai­t de l’emporter avec une faible majorité, il affirme tout de même que le score qu’il a obtenu en 2013, soit 74 %, « ça me donne du poids politique ».

UN « RISQUE »

Le maire sortant est conscient qu’il y a un « risque » qui vient avec le poids politique. « Le risque, c’est que si tu as un gouverneme­nt municipal malhonnête, tu ne veux pas lui donner trop de pouvoir politique. Mais on est honnêtes. De toute façon, on ne pourrait pas être malhonnête­s à Québec. On est tellement surveillés par tellement de médias. C’est impossible. »

Après une semaine de campagne électorale, Régis Labeaume mise sur un plan bien préparé pour mener le « marathon » jusqu’au 5 novembre. Québec va bien, estime-t-il, et il se dit confiant d’être réélu. « Si je ne suis pas confiant, je suis aussi bien de m’en aller chez nous. Il y a de la satisfacti­on. Je pense que les gens sont satisfaits en général. »

À lire demain Jean-françois Gosselin

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 ??  ?? En entrevue éditoriale avec Le Journal, Régis Labeaume a indiqué que le poids politique se mesure en pourcentag­e de votes. PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS
En entrevue éditoriale avec Le Journal, Régis Labeaume a indiqué que le poids politique se mesure en pourcentag­e de votes. PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS
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