Le Journal de Quebec

De vieilles rancunes

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À quel point faut-il s’étonner de la montée de lait de Donald Trump à l’endroit de la NFL ? Dès les années 1980, le magnat des affaires et futur président américain tirait déjà à boulets rouges sur la ligue qui ne lui a jamais ouvert ses portes et qu’il a bien tenté d’ébranler.

Trump peut très bien clamer aujourd’hui que son dégoût marqué pour la NFL provient du mouvement contestata­ire des joueurs durant l’hymne national américain.

Il n’en demeure pas moins qu’aussi tôt qu’en 1983, son rapport avec la NFL a pris une tournure d’affronteme­nt lorsqu’il s’est porté acquéreur des Generals du New Jersey, dans la défunte USFL.

Déjà à l’époque, il sortait les biceps et y allait de coups de gueule. « J’aurais pu acheter une équipe de la NFL si je le voulais, mais je préférais partir de zéro. Je plains le pauvre type qui achètera les Cowboys de Dallas. C’est une situation perdant-perdant », avaitil déjà déclaré au sujet de la franchise dont la valeur est évaluée à 4,8 milliards aujourd’hui.

En devenant propriétai­re des Generals, Trump avait ouvertemen­t mentionné son intention de rivaliser avec la NFL. Maître d’oeuvre d’une flambée des salaires lorsqu’il a octroyé de lucratifs contrats à des joueurs de la ligue rivale comme Herschel Walker et Doug Flutie, le flamboyant proprio était même parvenu à rallier la USFL dans une poursuite en règle contre la NFL, en 1986, dans le but ultime d’affaiblir suffisamme­nt « l’ennemi » pour forcer une fusion des deux circuits.

La démarche a échoué et la USFL a fermé les livres après trois saisons.

TENTATIVES D’ACHAT

Constatant qu’il n’avait pu faire plier le géant, Trump a tenté de joindre les rangs de la NFL à deux reprises par la suite. En 1988, il a soumis une offre d’achat pour les Patriots avant de se retirer du processus.

Plus récemment, en 2014, il aurait offert un milliard pour acheter les Bills, qui ont finalement été vendus à la famille Pegula pour 1,4 milliard.

Bref, Trump peut brandir haut et fort la fibre du patriotism­e américain, mais son étrange relation amour-haine avec la NFL ne date pas du week-end dernier. Pas si étonnant qu’il ait de nouveau senti le besoin de lancer quelques flèches au circuit qu’il n’a jamais été en mesure d’abattre ni de rejoindre.

ET LE FOOTBALL…

Trêve de politique, le troisième week-end d’activités aura procuré de grands moments de football aux amateurs qui ont fait le choix de ne pas bouder le produit. Et ça se poursuit demain soir avec la plus vieille rivalité dans la NFL, celle entre les Bears et Packers, qui en seront à un 195e duel !

Les Packers sont éclopés, mais leur arsenal est trop puissant. En espérant que le football reprenne sa juste place.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? Les joueurs des Packers ont démontré leur unité lors de l’hymne national américain dimanche dernier.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP Les joueurs des Packers ont démontré leur unité lors de l’hymne national américain dimanche dernier.

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