Le Journal de Quebec

Après la guerre la complicité

- ALAIN BERGERON

On ne l’aurait jamais cru après les Jeux de Sotchi, mais la fibre du Saguenay– Lac-st-jean a renforcé sa résistance après les différends entre l’entraîneur Frédéric Blackburn et les patineuses de l’équipe canadienne.

Marianne St-gelais en est devenue le symbole le plus probant. Après une profonde réflexion à l’été 2014 sur la suite de sa carrière, l’athlète de Saint-félicien a convenu de régler son conflit avec l’entraîneur, ce qui a débouché sur une belle complicité entre eux. Sa renaissanc­e s’est traduite notamment par son titre mondial au 1500 m en 2016 et son deuxième rang au classement général des mondiaux en mars dernier.

« La façon dont j’ai réagi à l’arrivée de Fred quand Sébastien [Cros] a quitté en 2012, ce n’était pas excellent. Je me suis tirée dans le pied et ça a fait que j’ai massacré mes Jeux olympiques. C’est purement ma faute ce qui s’est passé », admet aujourd’hui St-gelais, qui se limitera à l’épreuve du 500 m lors de la première Coupe du monde de la saison, en fin de semaine, à Budapest.

DE MEILLEURS ÊTRES HUMAINS

Blackburn avoue ne pas en avoir voulu à St-gelais, Valérie Maltais ou Marie-ève Drolet, les trois patineuses du Saguenay en froid avec lui dans la foulée des Jeux de Sotchi. Il se réjouit plutôt des leçons qu’en a retirées l’ensemble de l’équipe.

« Je ne prends pas ça en me disant : “je suis fier de moi”. Je suis content de la façon que ça a tourné parce que j’ai toujours eu comme vision que, lorsque j’accompagne l’athlète, j’accompagne aussi l’être humain. Voir à ce qu’ils deviennent de meilleurs êtres humains, puis de meilleurs athlètes ensuite, c’est notre rôle. C’est sûr que parfois, ce serait plus facile d’avoir des athlètes qui se la ferment et qui patinent. Mais on n’est pas des Chinois et des Coréens. On est dans une société plus ouverte », observe-t-il.

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