Galchenyuk sous pression
Le titre de ma première chronique était Pas très encourageant. Je dois vous avouer qu’une semaine plus tard, après cinq défaites d’affilée du Canadien, je ne suis pas plus rassuré.
On n’a pas encore vu l’alignement final, mais la plus grande évidence jusqu’ici est celle-ci. Le Canadien aura besoin d’un Carey Price en grande forme pour participer aux séries éliminatoires.
Il est tôt et je ne panique pas, mais Alex Galchenyuk me déçoit. Son nouveau contrat est bien mérité, mais il arrive à un point tournant dans sa carrière et, selon moi, c’est le joueur qui a le plus de pression chez le Canadien avec Price, mais pas pour les mêmes raisons. Galchenyuk est une boîte à surprises et Claude Julien, probablement plus que la majorité des autres entraîneurs, n’aime pas les boîtes à surprises. Il insiste sur la constance et pour que son système de jeu fonctionne, ça lui prend des joueurs qui joueront à sa manière soir après soir et qui ne seront pas nonchalants en défense.
CONSTANCE RECHERCHÉE
Si Galchenyuk veut poursuivre sa carrière à Montréal, il devra répondre présent à chaque match.
On a beau dire qu’il n’a que 23 ans, il en sera à sa sixième saison avec le Canadien. L’excuse de la jeunesse ne passe plus. L’expérience est là et il a le potentiel pour être un joueur dominant. Il est temps pour lui de passer à un autre niveau et de démontrer du leadership.
Galchenyuk a mieux fait, lundi à Toronto, mais on s’entend pour dire qu’il a été éclipsé par Auston Matthews et ce n’est pas juste une question de talent, mais de hargne. D’ailleurs, plusieurs joueurs du Canadien auraient intérêt à prendre Matthews en exemple.
Charles Hudon en est un qui se défonce depuis le début du camp d’entraînement chez le Canadien, mais il n’y a pas assez de joueurs qui jouent avec le couteau entre les dents et lorsque les joueurs de soutien ne se donnent pas à fond, c’est inquiétant.
Au fil des ans, j’ai remarqué que le camp d’entraînement est souvent une très bonne indication du début de saison que connaîtra une équipe. Après un camp pénible, c’est difficile d’arriver au premier match de la sai- son et de croire que, tout à coup, ça va cliquer comme par magie.
Il reste encore trois matchs préparatoires et je veux voir une progression. J’aimerais voir l’équipe non seulement gagner, mais dominer sur la patinoire.
Présentement, il y a trop de lacunes et on accorde trop de chances de marquer. Je crois que Price a déjà compris son importance, mais une fois que ses coéquipiers auront assimilé le système de Julien, ça devrait l’aider. Les nouveaux joueurs, comme Karl Alzner, ont encore à se familiariser avec le système Julien.
J’aimerais voir l’équipe non seulement gagner, mais dominer
L’IMPORTANCE DU DÉBUT DE SAISON
La coupe Stanley ne se gagne pas en octobre, mais les gens, en général, ne réalisent pas à quel point un bon début de saison est important. Lorsque tu connais un bon départ, ça t’enlève beaucoup de pression, tant comme joueur que comme équipe. Par la suite, lorsque tu vis une mauvaise période, tu te dis que ça va se replacer. Par contre, lorsque tu as un mauvais début de saison, la pression monte à chaque soir et c’est difficile de se remettre sur les rails. Dans un marché comme Montréal, ces phénomènes sont amplifiés, pour le meilleur ou pour le pire.
La bonne nouvelle, c’est qu’il reste un peu plus d’une semaine pour mettre tout le monde sur la même page.
– Propos recueillis par Gilles Moffet