INQUIÉTUDES LÉGITIMES
Les difficiles sorties du Canadien depuis le début du calendrier préparatoire ont de quoi inquiéter à un peu plus d’une semaine du début de la saison régulière. Au-delà des résultats au tableau indicateur, ces cinq défaites ont mis à jour des lacunes flagrantes au sein de l’organisation.
Par chance, deux perles ont émergé de ces eaux stagnantes, permettant de trouver un peu de soleil dans cette période orageuse. Charles Hudon, qui n’a que confirmé le potentiel que l’on voyait grandir en lui, et Victor Mete, la surprise de ce camp.
L’histoire du jeune défenseur de 19 ans a de quoi impressionner. Sa place à la gauche de Shea Weber, qui devait simplement lui servir à acquérir de l’expérience, s’est finalement transformée en audition sérieuse. Tellement que l’état-major du Canadien prendra une décision sur son avenir à court terme seulement une fois que le camp sera fini.
Toutefois, cette audition prolongée vient nous rappeler le vide laissé du côté gauche par les départs d’andreï Markov, d’alexeï Emelin et… de Nathan Beaulieu. Pour l’instant, personne n’est en mesure d’occuper le rôle de partenaire du colosse arrière de la Colombie-britannique.
ENCORE PERSONNE À GAUCHE
Jordie Benn n’a manifestement pas l’étoffe pour affronter les meilleurs trios adverses. Une réalité qui se confirme, mais qui avait déjà commencé à frapper la saison dernière. Jakub Jerabek progresse bien, mais il aura besoin encore de quelque temps pour se familiariser avec la réalité du hockey nord-américain.
Quant à David Schlemko, il est encore difficile de concevoir qu’un athlète ayant toujours joué entre 16 et 18 minutes par rencontre soit soudainement efficace à plus de 20 minutes. Et on peut immédiatement oublier Brandon Davidson, Éric Gélinas, Joe Morrow, Matt Taormina et Mark Sreit.
En fait, Karl Alzner pourrait s’acquitter de cette tâche, mais son destin semble lié à celui de Jeff Petry.
La déclaration faite par Marc Bergevin au tournoi de golf, selon laquelle le Canadien présentait une meilleure brigade défensive qu’à pareille date l’année précédente, risque de le suivre une bonne partie de la saison.
Si le directeur général ne s’était pas commis dans cette analyse erronée, l’accent mis sur cette lacune aurait peut-être été moins important.
QUEL AVENIR POUR LES ESPOIRS ?
Ces rencontres ont également mis en relief le manque incontestable de relève. Que les espoirs du Canadien n’arrivent pas à se faire justice contre des joueurs établis de la LNH, c’est normal. Par contre, qu’ils n’y parviennent pas contre leurs semblables constitue une situation plus inquiétante.
Dans le revers de 5 à 1, subi à Ottawa, on a fait grand état du fait que les Sénateurs avaient habillé des vétérans aguerris comme Mark Stone, Mike Hoffman, Booby Ryan, Zack Smith et Johnny Oduya. Pourtant, les joueurs qui se sont le plus démarqués ont été Thomas Chabot (1er tour, 2015), Logan Brown (1er tour, 2016), Maxime Lajoie (5e tour, 2016) et Alex Formenton (2e tour, 2017).
Pendant ce temps, les Nikita Scherbak (1er tour, 2014), Michael Mccarron (1er tour, 2013) et Jacob de la Rose (2e tour, 2013) piétinent, alors que Noah Juulsen (1er choix 2015) est sur la touche pour six semaines.