Le Journal de Quebec

Pris en otage par la Ville

Elles n’en peuvent plus du chantier de la Ville sur leur terrain qui perturbe leur tranquilli­té

- Elisa Cloutier l Ecloutierj­dq

Vivant « l’enfer » depuis près de quatre mois, deux familles du secteur Duberger demandent en vain à la Ville de Québec d’être relocalisé­es, car leur terrain est transformé en véritable chantier, actif jour et nuit, sept jours sur sept.

Va-et-vient constant dans leur cour arrière sans avertissem­ents, sommeil perturbé, tremblemen­ts du sol, coupures d’électricit­é, présence de poussière et absence d’intimité, Sylvain Duclos n’en peut plus des travaux qui ont débuté le 12 juin dernier.

« Je suis arrivé, un moment donné, ils étaient quatre sur mon terrain en train de tasser la trampoline, la corde de bois, le foyer. On ne savait pas du tout ce qui se passait. Ils ont enlevé nos deux arbres matures et excavé la butte qui nous sépare du dépôt à neige », raconte le père de trois enfants de moins de 10 ans. « Ils viennent parfois cogner directemen­t dans ma porte-patio à toute heure du jour », s’insurge celui qui demande en vain à la Ville d’être relocalisé depuis plusieurs semaines.

M. Duclos déplore le manque d’informatio­n de la part de la Ville, alors que ce n’est que le 31 juillet qu’il a reçu une lettre l’informant que des travaux de nuit étaient en cours, dans le but de forer un tunnelier reliant la rue des Amarantes, où ils résident, et le parc industriel Cardinal.

M. Duclos a également multiplié les appels à la Ville depuis le mois de juin. « On se fait dire n’importe quoi ou on ne se fait carrément pas rappeler. L’entreprene­ur et la Ville se lancent la balle », indique-t-il.

DU BRUIT JOUR ET NUIT

Située à quelques mètres à peine de leur piscine, la grue qui s’impose dans leur cour creuse près de trois fois l’heure. Des manoeuvres bruyantes, qui dépassent même le nombre de décibels permis par l’administra­tion municipale lors de travaux.

« Dans la nuit de mardi à mercredi, j’ai eu du 55 décibels, alors que la norme, c’est 38 lorsque nous sommes à l’intérieur », indique M. Duclos, qui s’est lui-même procuré un sonomètre. « Le bruit de fond est d’environ 40 décibels, mais quand la grue décolle, ça monte à 70 dehors et 50 à 55 à l’intérieur », ajoute-t-il. « Les chambres des enfants donnent directemen­t sur la cour arrière. Nous avons dû descendre les matelas de tout le monde au sous-sol pour réussir à dormir », indique sa conjointe Mélanie Gosselin.

PRÉVUS DEPUIS LONGTEMPS

M. Duclos ne comprend pas pourquoi il n’a pas été informé de ces importants travaux, pourtant annoncés en mars dernier.

« Si on l’avait su avant, on se serait loué un terrain de camping ou un chalet pour l’été. Je n’aurais pas payé une entreprise pour l’entretien de mon gazon ni acheté de piscine neuve, dont nous n’avons pas pu profiter. On a été pris de court », mentionne le père de famille, qui affirme être angoissé en plus de faire face à d’importants problèmes de sommeil.

Au total, le projet, estimé à 40 M$, vise à construire un collecteur pluvial de 4 km pour assurer le drainage des autoroutes Laurentien­ne et Félix-leclerc vers la rivière Saint-charles.

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PHOTOS JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS 1. Tout comme ses voisins, la famille de Sylvain Duclos n’a pu profiter de sa cour arrière ni de sa nouvelle piscine cet été. L’homme affirme par ailleurs avoir dû nettoyer ses installati­ons à plusieurs reprises en raison de la poussière. 2. Selon M....
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