La culture in English
La nouvelle politique culturelle canadienne dévoilée hier à Ottawa par la ministre Mélanie Joly a été concoctée comme si le Québec n’existait pas.
L’américaine Netflix s’est engagée à investir 500 millions $ pour produire ici des émissions et des films « qualité Netflix », presque exclusivement en anglais. Le micromarché des productions en français n’excite pas Netflix.
La ministre a dû tordre le bras à Netflix pour qu’elle consacre 25 millions $ – ou 5 % du montant total – à des productions en français. Cette vision canadian de la vitalité culturelle ne tient pas compte de la proportion élevée de Québécois parmi les créateurs canadiens qui connaissent un immense succès international. Trouvez-moi l’équivalent des Xavier Dolan, Denis Villeneuve, Jean-marc Vallée, Robert Lepage, le Cirque du Soleil ou Céline Dion au Canada anglais.
La pépinière canadienne se trouve au Québec et on y parle français.
En parcourant la liste des experts-conseils qui ont travaillé à la politique Canada créatif, je n’ai pu m’empêcher de constater qu’il n’y a que deux représentants du milieu culturel québécois sur 15 personnes.
Et un anglophone connu pour la virulence de ses opinions anti-québec.
PRÉFÉRENCE RADIO-CANADA
Répondant à des questions en rafales sur le site du magazine L’actualité à la question « Radio-canada ou TVA ? », Mélanie Joly, fraîchement nommée ministre du Patrimoine, avait répondu spontanément « C’est facile, Radio-canada ».
Mauvaise réponse, car son ministère prend des décisions qui touchent tous les diffuseurs. Je me souviens de la réaction de Jean Lapierre : « Quand la ministre responsable a l’air d’une majorette pour Radio-canada, c’est un problème. »
Aujourd’hui, Mme Joly confirme sa préférence pour Radio-canada/cbc. Aucun autre diffuseur n’a droit à autant d’attention. Radio-canada « verra son rôle essentiel de partenaire majeur parmi les organismes de presse et culturels canadiens, renforcé », surtout au chapitre des nouvelles locales.
Il va falloir s’habituer à penser tous pareil.