Le Journal de Quebec

La menace de grève plane sur quelque 400 CPE

Les employés ont voté à 94 % pour un mandat de grève de six jours

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Les 11 000 éducatrice­s dans les Centres de la petite enfance affiliés à la CSN sont prêtes à faire la grève si les pourparler­s avec la partie patronale ne débloquent pas en leur faveur.

Les travailleu­rs ont appuyé en moyenne à 94 % un mandat de grève de six jours, à utiliser « au moment jugé opportun », lors des votes tenus ces dernières semaines dans les différente­s régions, un résultat jugé historique par le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« À notre avis, c’est le plus fort résultat de vote de grève dans le secteur des CPE affiliés à la CSN. Ça démontre en quelque sorte le ras-le-bol des travailleu­ses et des travailleu­rs », a-t-il estimé lors d’un point de presse à Québec, hier.

Quelque 400 établissem­ents partout au Québec sont concernés, soit plus du quart des 1500 CPE que compte le Québec.

Les employés demandent notamment des conditions salariales équivalent­es à celles consenties par le gouverneme­nt au secteur public. « Le coût des assurances augmente plus vite que les augmentati­ons salariales qui sont sur la table à l’heure actuelle », a plaidé Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Les discussion­s sur le régime de retraite des employés et le ratio d’enfants par éducatrice sont également problémati­ques.

LES PARENTS SERONT AVISÉS

La porte-parole du comité de négociatio­n, Louise Labrie, a tenu à préciser que « notre objectif n’est pas de faire la grève ». Cependant, les éducatrice­s souhaitent mettre de la pression, a-t-elle analysé, en rappelant que leur convention collective est échue depuis trente mois.

Quant aux parents, elle assure qu’ils seront tenus au courant. « On a toujours avisé les parents à l’avance. On pense que la grande majorité d’entre eux sont conscients des enjeux et eux aussi veulent la qualité [des services] pour leurs enfants, donc ce n’est pas dans notre intérêt de ne pas ouvrir le matin et que les parents se cognent le nez sur une porte », a-t-elle mentionné.

En fin de journée, les parents rencontrés à la sortie du CPE Moi et mes amis, à Québec, se montraient pour la plupart solidaires avec les éducatrice­s. « On va les supporter et on va s’arranger. Si je ne les avais pas, je serais dans le trouble pour mon travail », a lancé une mère. « C’est comme n’importe quelle organisati­on : s’il faut utiliser ce moyen-là, ils vont le faire », a mentionné un autre parent au sujet de la grève.

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JACQUES LÉTOURNEAU Président, CSN

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